Divine (Sylvie Lopez)

Par Gabrielleviszs @ShadowOfAngels
 

Auteur : Sylvie Lopez

Éditions : Evidence Editions

Paru le : 16 juillet 2021

262 pages

Thème : Fantastique


disponible sur le site de l'éditeur

et sur Amazon


Ma note : 12/20 

 Résumé 

« Après un terrible accident qui a emporté ses espoirs d’être mère et de vivre avec celui qu’elle aimait, Typhaine, physiquement et moralement éprouvée, revient habiter la maison de son enfance. Afin d’entretenir ce lieu abritant des forces occultes et chargé de souvenirs plus ou moins effrayants, elle est contrainte de le louer quelques jours à Yann, ancienne connaissance du collège, qui la harcelait. Alors qu’elle cherche un moyen pour remettre en état cet endroit, le Mas des Innocens, La’el, un homme au comportement étrange, se présente chez elle. Même s’il prétend être là pour la protéger d’une soi-disant prophétie apocalyptique, il ignore encore les raisons de son implication. Avec l’amour de Typhaine, il va comprendre la nécessité de sa déchéance et être entraîné, lui aussi, dans le destin de l’humanité. Parviendra-t-il à affronter un adversaire démoniaque et à extirper Typhaine des griffes de Yann ? Doit-il la perdre pour la sauver ? Et comment démêler le fil d’un secret de famille dont Joachim, prêtre et ami, est le seul dépositaire ? »  

 Ma chronique 

  Je remercie Jennifer ainsi que la maison d'éditions Evidence pour l'envoi de ce service presse.     Une couverture qui attire l'oeil et un résumé alléchant. Cette porte qui cache de sombres secrets avec sa belle tête de démon, il ne faut pas grand-chose pour me dire que je vais passer un bon moment. Sauf que ce n'est pas tout à fait le cas et j'en suis moi-même déçue d'être passée à côté. Du départ nous prenons connaissance d'une certaine Marthe en juin 1988 qui a vécu un orgasme formidable, mais dans des circonstances particulières. Difficile de savoir si c'était voulu ou non, même si à un moment donné la réponse est évidente. Toujours est-il que 21 ans plus tard, nous passons à Tiphaine, une jeune femme qui vit dans la maison de son enfance et y reste pour réduire sa peine de cœur ? C'est bien plus qu'une peine qu'elle subit, elle a perdu celui dont elle allait se marier, ainsi que l'enfant qu'elle portait, jusqu'à ce que les médecins la disent stérile en restant en vie. La perte d'un être est difficile, celle d'un second encore plus dans le même temps, mais lui faire comprendre que plus jamais elle n'aura d'enfant ? La dépression n'est pas loin pour ne pas dire qu'elle a les deux pieds dedans.     Afin de sauver la maison de sa mère, car son père elle ne l'a jamais connu, elle fait de petits boulots jusqu'à ouvrir sa maison à des inconnus sous la forme d'un gite. Un sdf ? débarque tout nu devant chez elle, un accident (paf la voiture) et le voila chez le père Joachim qui connait très bien la famille de Tiphaine et surtout il a le nez pour ressentir les choses. Alors lorsque Laël qui s'écrit de plusieurs façons commence à travailler chez Tiphaine pour se payer des fringues ? (Désolée, je devais faire la blague bien pourrie), Joachim le laisse faire, pour de nombreuses raisons. Le Bien, le Mal, tout n'est pas tout noir ou tout blanc et le récit va nous le prouver. Laël vit chez Tiphaine et la suite ne se dit pas, elle est prévisible. Entre les deux, il y a cette attirance qui semble sortir du noir la jeune femme. Lorsque le premier vacancier débarque chez elle, en ayant prévenu bien entendu, les problèmes arrivent. Yann est un de ces enfants qui est attiré par une jeune fille de son âge, mais préfère la torturer mentalement avec les autres, plutôt que d'admettre qu'il est bête. Ce même garçon qui est devenu un adulte face à celle qu'il a connu...     J'ai eu mal à intégrer plusieurs faits, celui de Laël qui est assez particulier, sa façon d'apparaitre, son besoin et surtout je pense que ce qui m'a mise de côté, c'est le fait que le livre est essentiellement écrit de son point de vue. C'est assez vaporeux par moment et je ne savais pas que le chemin serait aussi flou. Une histoire de prophétie, une Marthe qui n'est présente qu'au début et à quelques points très court. Tiphaine a eu un passé compliqué et un avenir qui ne s'éclaire pas plus. Yann est toujours le même garçon, sauf qu'il a plus de compétences machiavélique dorénavant, mais il n'est pas seul dans ce cas et pas tout seul dans sa tête. C'est un personnage que j'ai détesté du départ et pour de nombreuses raisons, même s'il a été comme qui dirait manipulé. Laël, je n'ai pas réussi à m'attacher à lui. Il est dans un monde qu'il ne connait que d'une manière et cette nouvelle façon d'être n'est que questionnement aussi bien pour lui que pour ma part. Tiphaine est le genre de femme qui a le monde sur les épaules et n'arrive plus à s'en sortir. Son mal-être est perceptible et ses choix ne sont pas forcément les meilleurs, mais elle veut garder une trace de sa mère en cette demeure qui ne lui apporte pas forcément du bonheur.     La jeune femme ne se pose pas beaucoup de questions sur Laël et concernant Yann je n'ai pas compris non plus pourquoi elle ne fais rien. Par moment elle met de côté tout ce qu'il peut lui dire (je parle de notre Laël) pour ne pas se rendre compte que des choses étranges se passent dans la maison et sur lui aussi, à d'autres elle le croient un peu trop vite. Pourtant il ne se cache pas forcément, juste à des instants T bien précis. De la psychologie essentiellement sur les personnages principaux et aussi le besoin de protéger l'autre sans pour autant en faire étalage. Remettre sur pieds une femme qui a tant vécu et dont la maison ne fait pas grand-chose pour l'aider est une étape difficile et complexe, surtout si quelqu'un sort des brumes de l'ombre pour mettre des bâtons dans les roues. Laël est capable de donner de sévères punitions qui sont bien plus terribles que les foudres du seigneur. C'est impressionnant de le voir en action et de comprendre ce qui se passe pour celui ou celle qui en est la victime.     J'ai mis beaucoup de temps à lire cette histoire, étant perdue. Pourtant j'aime tout ce qui s'approche à des anges, des démons, du fantastique paranormal, des esprits, de la possession... Peut-être qu'il y en avait trop de ce côté, ou peut-être tout simplement que je n'ai pas vu ce que l'auteur voulait montrer. Le roman dans le roman, je n'ai pas compris pourquoi il était là. Le titre va parfaitement bien avec celui de ce livre, mais pourquoi ? C'est une question que je me pose et même si j'ai de sérieux doutes concernant cette question et donc un semblant de réponse qui m'atteint en écrivant ces mots, je reste dubitative. Si le récit est malheureusement passé à mes côtés, je dois par contre dire une chose : je suis admirative de la plume. Il y a du travail, des mots, du vocabulaire, le texte est riche en éléments et ça, cela ne se retire pas. Beaucoup de travail aussi sur les personnages et ceux qui les entourent. Les légions, les anges déchus, les démons et tout ce qui va avec est mis en avant.     En conclusion, je reste mitigée sur le récit, par contre la plume est recherchée et travaillée. N'hésitez pas à vous faire votre propre opinion, c'est le meilleur moyen de savoir s'il peut vous plaire.

 Extrait choisi :  

« Je comprenais son impatience, la journée lui avait semblé interminable. Typhaine avait passé deux heures d’attente dans une salle bondée de contribuables négociant âprement un délai de paiement ou effectuant un règlement avec une contrariété apparente. Puis après avoir avalé un menu dans un fast-food crasseux, elle était repartie arpenter au hasard les allées d’une librairie.
C’était imparable, elle se faisait berner à chaque fois. Il était là, dans un rayon, sur une table ou une étagère, elle l’apercevait, faisait un pas en arrière, s’en saisissait, s’attardait sur quelques pages, juste pour se convaincre qu’elle n’était pas vraiment intéressée, pour finalement le payer et l’emporter…
Enfin dans sa chambre, elle posa avec soin le livre près de son lit sur le dessus de la pile à lire qui en contenait déjà dix-sept, retira ses ballerines, puis son corset similicuir, libérant ses seins de cette entrave factice. Elle ôta le caraco de coton blanc qui les recouvrait et fit glisser à ses pieds sa jupe sirène mi-longue noire.
Presque nue devant sa glace, elle se mit à considérer rapidement son corps en cours de cicatrisation. »