Nous vivons les quatre dernières heures de la vie du condamné matricule 0451 qui est dans le couloir de la mort pour le meurtre de cinq personnes. Pendant ces dernières heures, où le prisonnier reçoit la visite officieuse du Gouverneur Thompson qui doit se prononcer sur sa grâce ou pas, nous découvrons ce qui a conduit cet employé du bureau du shérif à devenir un tueur en série...
J'ai beaucoup aimé ma lecture.
C'est un vrai page-turner que j'ai dévoré en seulement quelques heures.
"La peine du bourreau" est un huis-clos oppressant assez dur à lire par son côté très psychologique. L'autrice nous immerge sans concession dans le couloir de la mort, ses procédures d'exécutions et le fonctionnement du système judiciaire américain.
Avec l'ambiance oppressante du couloir de la mort et cette attente insupportable pour savoir si le prisonnier va être gracié, on a l'impression de se retrouver entre les quatre murs d'une cellule du couloir de la mort.
"La peine du bourreau" est un roman qui amène le lecteur à réfléchir sur des thématiques fortes comme l'injustice, l'inhumanité, la peine de mort...
Pendant ces longues heures d'attente du verdict, dans une Amérique ultra conservatrice où le racisme fait partie intégrante de l'éducation dès l'enfance, nous découvrons les différentes facettes de la vie d'Ed 0451 qui tour à tour vont nous toucher ou nous horrifier. Le prisonnier relate pendant les dernières heures qui lui restent son enfance, sa vie maritale, ses déceptions, ses regrets, sa vie de gardien, de bourreau puis enfin de criminel et de condamné.
Vous avez tué un innocent. Je le sais parce que, cette nuit-là, mon fils était avec moi, même si jamais personne ne m'a crue lors du procès et que la police a dissimulé toutes les preuves à décharge. Je peux vous assurer que le résultat de ces tests innocentera Saul. Vous l'avez bel et bien assassiné.
-Je ne faisais qu'exécuter la loi.
-Non, vous n'avez fait qu'exécuter mon fils. Un gamin innocent.
-C'était mon premier condamné... Je... Je ne suis que le dernier maillon de la chaîne.
-Gardez vos arguments. On ne sait jamais, un jour peut-être, on jugera les gens comme vous. Du premier au dernier maillon de la chaîne. Un jour, c'est peut-être vous qu'on exécutera. Les temps changent.
Avec ce roman, je découvre la plume d'Estelle Tharreau qui est fluide et incisive avec des descriptions parfois assez crues. Le découpage des chapitres tel un compte à rebord avant le verdict et les sauts dans l'histoire d'Ed 0451 donnent du dynamisme et beaucoup de rythme à l'histoire.
En bref, un excellent page-turner qui nous immerge sans concession dans le couloir de la mort, ses procédures d'exécutions et le fonctionnement du système judiciaire américain.
Dans ces prisons, on garde tout le reliquat de la souffrance humaine. Elles sont peuplées d'hommes qui ont subi et fait subir les pires horreurs. De la souffrance qui en engendre une nouvelle pour en finir par une autre. Ces taules sont de grosses tumeurs qui s'autoalimentent. Toute l'humanité pourrie que les braves gens ne veulent pas voir, ils nous la donnent et l'oublient. Gardien ou détenu, personne n'en ressort meilleur. Plus dur, plus fou ou plus coupable, c'est tout.