Chronique : Les Promises - Jean-Christophe Grangé (Albin Michel)

Par Frédéric Fontès 4decouv @Fredo_Fontes

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Je suis assez mitigé sur ce nouveau roman de JC Grangé : c'est bien documenté et référencé, les pages se tournent toutes seules. Les personnages sont attachants avec leurs nombreuses fêlures.
Mais en gros, il faut atteindre les 350 pages pour retrouver l'ADN Grangé dans ses promises.
Je regrette également l'abus jusqu'à l'overdose du " c'est lui ! ah bah non ce n'est pas lui", artifice qui permet de garder le lecteur embarqué dans ce long train de 650 pages. Un peu comme dans le dessin animé Scoubi-doo quand le vilain ôte son masque, puis l'on découvre qu'il en porte un autre et ainsi de suite...
En 650 pages donc, l'auteur digresse de temps en temps et me fait dire que le livre aurait pu être allégé de quelques pages...
Des héros allemands, c'est une riche idée. C'est juste que dans le traitement, j'ai trouvé que le romancier voulait trop bien faire. Opportuniste, mais pas que. SS mais pas que. Bourgeoise alcoolique, mais pas que. À trop vouloir sauver ses personnages, ils en arrivent à presque les rendre interchangeables.
La présence des rêves dans l'intrigue est mal intégrée et leur importance en devient parfaitement incompréhensible à chaque fois qu'un personnage tente d'en expliquer son implication. À cela s'ajoute l'incroyable hasard qui fait que l'un des héros en a fait sa spécialité...
Bref, Jean-Christophe Grangé revient sur une période particulièrement effroyable de la Seconde Guerre Mondiale, en y ajoutant ses lubies habituelles (qui ne font qu'une entité distincte finalement, quand on connait sa bibliographie). Mais il tombe dans le piège de vouloir intégrer trop de choses dans son intrigue. Du coup ça ressemble à un étalage de probabilité, avec une intrigue principale et ensuite, une succession de possibilités.
Pour un auteur que l'on se plait à décrire dans la presse comme le patron du thriller français, je trouve que son livre ne tient pas toutes ses promesses. Il se contente de nous montrer ce dont il est capable, 27 ans après la publication de son premier roman, qu'il ne surpasse toujours pas (Le Vol des cigognes qui reste à mon sens son meilleur roman à ce jour).
Il nous montre qu'il ne parvient pas à reste sobre dans l'arborescence de son intrigue. Et qu'il a finalement toujours autant de mal à faire des choix pour la conclure. 


Allez, promis, on sera encore au rendez-vous pour le prochain !
Frédéric Fontès, www.4decouv.com