L’aiguille creuse • Maurice Leblanc

L’aiguille creuse Maurice Leblanc L’aiguille creuse • Maurice Leblanc

Éditions Folio, 2021 (288 pages)

Ma note : 16/20

Quatrième de couverture ...

Avec L'Aiguille creuse, Maurice Leblanc offre enfin à Arsène Lupin un adversaire à sa mesure. Et pourtant, avec son visage rose de jeune fille et ses cheveux en brosse, Isidore Beautrelet n'est que lycéen, prêt à passer le baccalauréat. Saura-t-il expliquer l'étrange crime commis au château d'Ambrumésy ? Comprendre les liens qui unissent le gentleman cambrioleur à la belle Mlle de Saint-Véran ? Déchiffrer le secret de l'Aiguille creuse, dont seuls les rois de France possédaient la clé ? Publié en 1909, L'Aiguille creuse demeure la plus célèbre aventure d'Arsène Lupin.

La première phrase

" Raymonde prêta l'oreille. De nouveau et par deux fois le bruit se fit entendre, assez net pour qu'on pût le détacher de tous les bruits confus qui formaient le grand silence nocturne, mais si faible qu'elle n'aurait su dire s'il était proche ou lointain, s'il se produisait entre les murs du vaste château, ou dehors, parmi les retraites ténébreuses du parc. "

Mon avis ...

C'est le plus grand des voleurs, oui mais c'est un gentleman... Qui ne connaît pas (au moins de nom) ce personnage emblématique né sous la plume de Maurice Leblanc, au début du XXe siècle ? C'est au printemps 2016 que j'ai pu découvrir les aventures d' Arsène Lupin (en lisant Arsène Lupin, gentleman cambrioleur). J'avais plutôt apprécié ce recueil de nouvelles. Cette fois-ci, place à un roman ! J'ai reçu en cadeau L'aiguille creuse il y a quelques mois pour mon anniversaire : l'occasion était donc trop belle pour ne pas m'y pencher.

Alors qu'une intrusion a lieu au château d'Ambrumésy, Mademoiselle de Saint-Véran parvient à tirer sur l'un des malfaiteurs. Bien que touché, celui-ci demeure introuvable... Tout le monde pense reconnaître la patte d'Arsène Lupin. Le jeune Isidore Beautrelet mène l'enquête. Mais Lupin n'a pas dit son dernier mot, bien décidé à préparer des représailles qui agiteront le monde de la police. Ceci nous mènera sur les traces de l'aiguille creuse.

Maurice Leblanc nous propose ici une course effrénée. Je dois reconnaître avoir mis du temps à entrer dans l'intrigue, mais j'ai persévéré et je ne le regrette absolument pas. Le final est surprenant, digne d'un James Bond. Arsène Lupin nous montre ici un côté vulnérable qu'on ne lui voit pas souvent, ce qui ne l'en rend que plus humain. Son personnage est plus creusé, et l'on se plaît à le suivre dans ses nombreux déguisements pour échapper à la police et tenter de tromper Beautrelet. Je ne me le rappelais pas aussi espiègle, aussi moqueur (je fais référence aux nouvelles que j'avais pu lire).

Le style de Maurice Leblanc reste quant à lui délicieusement suranné. J'ai réellement eu l'impression de voyager dans le temps, de découvrir un nouveau phrasé. On se fait également une idée plus précise de la place des femmes dans la société de l'époque : même si Raymonde de Saint-Véran nous est au départ présentée comme une femme de caractère, j'aurais adoré la voir davantage à l'action. Je trouve dommage de la voir finalement si peu présente.

Malgré ce (seul) petit point négatif, L'aiguille creuse vaut le coup d'œil. L'intrigue nous fait voyager en Normandie (ma région !), mais l'on se plaît tout autant à se lancer à la recherche d'un trésor qui a su traverser les siècles. Arsène Lupin n'a donc pas fini de nous épater !

Extraits ...

" "Que diable ! Il m'a fallu dix jours, à moi Lupin... il te faudra bien dix ans !"
Cette phrase prononcée par Lupin au sortir du château de Vélines, eut une influence considérable sur la conduite de Beautrelet. Très calme au fond et toujours maître de lui, Lupin avait néanmoins de ces moments d'exaltation, de ces expansions un peu romantiques, théâtrales à la fois et bon enfant, où il lui échappait certains aveux, certaines paroles dont un garçon comme Beautrelet pouvait tirer profit. "