Abdulrazak Gurnah (c) Niklas Elmehed/Nobel Prize.
Bigre! Le 7 octobre dernier, Abdulrazak Gurnah recevait le prix Nobel de littérature 2021 (10 millions de couronnes suédoises). Le jury était enthousiaste: "for his uncompromising and compassionate penetration of the effects of colonialism and the fate of the refugee in the gulf between cultures and continents" ("pour sa compréhension intransigeante et compatissante des effets du colonialisme et du sort du réfugié dans le gouffre entre les cultures et les continents").
Lui-même n'y croyait pas, comme en témoigne la conversation enregistrée lors de l'annonce de son prix par Adam Smith.
Mais qui était cet écrivain tanzanien, né à Zanzibar le 20 décembre 1948 et réfugié en Grande-Bretagne à l'âge de dix-huit ans lors de la révolution de Zanzibar car il appartenait à la communauté persécutée de Zanzibariens d'origine arabe? Etudiant d'abord, Abdulrazak Gurnah deviendra ensuite enseignant dans son pays d'adoption, s'intéressant principalement à l'écriture postcoloniale et aux discours associés au colonialisme. Lui-même écrit aussi. Auteur de nombreux livres depuis 1987, dix romans, des nouvelles, des essais, écrits en anglais et non dans sa langue maternelle, le kiswahili, ainsi que de nombreux articles, le nouveau lauréat n'était guère connu en français. Trois titres parus mais indisponibles, disparus avec les malheurs du Serpent à plumes et de Galaade.
Bonne nouvelle! Le 1er décembre, deux de ses trois livres déjà traduits en français seront à nouveau disponibles aux éditions Denoël.
On espère la réédition du troisième livre existant et la traduction des plus récents, "The Last Gift" (2011), "Gravel Heart" (2017) et "Afterlives" (2020).