Où l'on retrouve Nicolas de Crécy et son cousin Guy à la frontière entre la Bulgarie et la Turquie. Le début d’un looooong trajet sur les routes poussiéreuses d’un pays qu’ils vont traverser du nord au sud, d’Istanbul à Antalaya. La vieille Visa qui leur sert de véhicule tiendra le choc jusqu’au bout, les nuits passées à la belle étoile ou sur la banquette arrière s’enchainent, la chaleur, la poussière et la crasse leur collent à la peau tandis que le fantôme du poète Henri Michaux, revenu d’entre les morts sous la forme d’un motard casqué, ne cesse d’hanter les rêves de Nicolas. J’avais bien aimé le premier tome mais j’avoue qu’avec la suite et la fin de cette trilogie, je suis descendu de plusieurs étages ! J’ai trouvé ça long, tellement long. Le récit n’a rien de bien excitant. Leur voiture est une ruine, les pays et paysages traversés ne retiennent pas vraiment leur attention et la découverte culturelle n’est clairement pas un objectif. Que reste-il alors ? Ben pas grand-chose. Une restitution de voyage très autocentrée, des digressions vers d’autres souvenirs (une résidence d’artiste en Biélorussie, un inventaire des nuits les plus pourries, des vacances d’enfance en bord de mer, une maladie chronique particulièrement douloureuse) pas follement passionnantes, qui ont certes le mérite de casser le rythme soporifique du périple en Turquie mais qui n’ont à aucun moment relancé mon intérêt pour ce que je lisais.
Le problème majeur est que le ton est beaucoup trop sérieux, limite pompeux, limite prétentieux, sans le moindre humour ni la moindre autodérision alors que c’est souvent ce qui fait le sel des carnets de voyage (Julien Blanc-Gras étant par exemple un maître du genre). C’est trop écrit, les cartouches de récitatifs sont bien trop nombreuses et bien trop bavardes, elles alourdissent la narration et finissent par la rendre indigeste. Entre l’ennui et l’agacement, la lecture fut tout sauf un moment de plaisir. Bref, je me suis bien fait ch…
Et pas qu’un peu.
Visa Transit T2 et T3 de Nicolas de Crécy. Gallimard, 2021. 130 et 150 pages. 22,00 et 23,00 euros.