Le fils de l'homme Jean-Baptiste Del Amo
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Gallimard
Parution : 19 août 2021Lu par Mathurin Voltz
Contient 1 CD audio au format mp3.
Durée d'écoute : env. 7h30 min
Isbn : 9782072951411
Prix : 21.90 €
version papier : 19 €
Pages : 240
Présentation de l'éditeur
Après plusieurs années d’absence, un homme resurgit dans la vie de sa compagne et de leur jeune fils. Il les entraîne aux Roches, une vieille maison isolée dans la montagne où lui-même a grandi auprès d’un patriarche impitoyable. Entourés par une nature sauvage, la mère et le fils voient le père étendre son emprise sur eux et édicter les lois mystérieuses de leur nouvelle existence. Hanté par son passé, rongé par la jalousie, l’homme sombre lentement dans la folie. Bientôt, tout retour semble impossible.
Mathurin Voltz nous emporte avec un talent rare dans ce roman sauvage et ensorcelant, qui interroge la filiation de la fureur.
L'auteur
Jean-Baptiste Del Amo, de son vrai nom Jean-Baptiste Garcia, est un écrivain français, vivant à Montpellier.
Après avoir suivi un cursus littéraire, il travaille pendant un temps comme animateur socio-culturel. Il part ensuite pour une mission humanitaire en Afrique.
En 2006, il reçoit le Prix du jeune écrivain francophone pour sa nouvelle "Ne rien faire", écrite à partir de son expérience de quelques mois au sein d'une association de lutte contre le VIH en Afrique.
Fin août 2008, son premier roman, "Une éducation libertine", paraît dans la collection "blanche" chez Gallimard. Le roman est à mi-chemin entre le roman historique et le roman d'apprentissage. Il évoque l'homosexualité, la prostitution et le libertinage bourgeois.
Il est favorablement accueilli par la critique et reçoit le prix Laurent-Bonelli fin septembre 2008.
En mars 2009, Jean-Baptiste Del Amo se voit finalement attribuer le Prix Goncourt du premier roman, à l'unanimité dès le premier tour de scrutin. Il est également récompensé par le prix François Mauriac.
Son deuxième roman "Le sel" est publié en 2010. En 2013, il publie "Pornographia", qui obtient le prix Sade. En 2015, il est lauréat de la Villa Kujoyama.
En 2016 paraît son quatrième roman, "Règne animal", qui retrace du début à la fin du vingtième siècle l’histoire d’une exploitation familiale. Ce roman obtient le prix littéraire "Les lauriers verts".
Source Babelio
Mon avis
Je n'ai pas lu ce livre, j'ai écouté Mathurin Voltz qui le lisait, une nouvelle expérience bien agréable le temps de faire la route vers Nancy pour "Le livre sur la place".
Un prologue surprenant nous immerge au temps des chasseurs-cueilleurs. C'est la vie qui se perpétue en pleine nature avec ses joies et ses dangers. Un cycle complet : l'accouplement, l'accouchement, l'arrivée de bébés vivants ou non, l'apprentissage de la survie, la chasse, la pêche, manger, mourir.
Ensuite réapparaît le père, il arrive dans la cour de l'école auprès de l'enfant âgé de 9 ans, cela faisait six ans qu'il avait disparu mystérieusement. On sent la violence dans les attitudes, les regards lorsque la mère les découvre à son tour.
Trois personnages innommés, utilisés à la troisième personne, démontrant déjà la froideur de cette 'famille'.
L'écriture de Jean-Baptiste Del Amo est sublime, un style virtuose, des phrases longues, descriptives, immersives qui nous font non pas imaginer mais voir les scènes, les ressentir, les vivre presque avec intensité.
Je voyais la ville, ce quartier ouvrier rural mais je voyais aussi le chemin du voyage entrepris vers la montagne et le hameau des Roches où se dresse un semblant de maison en ruines. C'est là que le père emmène tout le monde pour un séjour au départ estival mais qui risque bien d'être plus long que prévu.
C'est l'héritage du père, la maison de son enfance, où il a vécu. Il veut la reconstruire et retrouver l'unité d'une famille.
La nature d'abord hostile pour l'enfant, magnifiquement décrite deviendra pour lui une alliée.
La plume est splendide, le vocabulaire riche et précis, accessible d'un grand réalisme. Ce texte est âpre, sombre, tragique. Il parle de la transmission des violences humaines, de la souffrance, de la domination des femmes par l'homme, de l'emprise. Il met en exergue la confrontation de la violence du monde adulte et de l'enfance.
Ce récit alterne entre passé et présent pour comprendre l'origine de la violence qui anime le père. L'intensité de l'écriture secoue, dérange, enchante. Ce récit c'est aussi l'amour et la cruauté, la beauté et la noirceur, l'opposition entre la nature et la ville, la complexité de l'être humain, la jalousie qui mène à la folie.
La lecture de Mathurin Voltz est parfaite, sa voix est posée, le ton est juste, c'est captivant.
Immense coup de coeur de cette rentrée littéraire ♥