L’effet papillon d’Emma Scott

L’effet papillon d’Emma Scott
Résumé :À l’âge de quatorze ans, Zelda Rossi a été témoin de l’impensable, et a passé les dix dernières années à endurcir son cœur contre la culpabilité et le chagrin. Elle canalise sa douleur dans son art : un roman graphique dystopique où des justiciers voyagent dans le temps pour arrêter des crimes odieux avant qu’ils ne se produisent. Zelda présente son roman à plusieurs grands éditeurs de bandes dessinées de New York, mais ses espoirs sont réduits à néant. Les circonstances la laissent perdue dans une ville qui lui est inconnue et, lors d’un embarrassant moment de faiblesse, elle rencontre un jeune homme réservé avec un passé qu’il ferait tout pour changer…
Beckett Copeland se bat pour garder la tête hors de l’eau. Messager à vélo, il se déplace à toute vitesse dans New York, roulant toute la journée sans jamais s’arrêter nulle part, son casier judiciaire le retenant presque autant que la culpabilité de son crime.
Zelda et Beckett forment alors une alliance de survie à contrecœur et, entre leurs affrontements obstinés, ils commencent lentement à ressentir la chaleur qu’apporte le pardon, la guérison et peut-être même l’amour. Mais lorsque Zelda et Beckett se retrouvent face à leur passé, ils doivent choisir soit de s’accrocher à la culpabilité et aux regrets qui les lient, ou de lâcher prise et ouvrir leur cœur pour avoir une chance d’être heureux.
L’effet papillon est un roman qui révèle le pouvoir du pardon, et comment même les plus petites décisions du cœur peuvent, comme le battement d’ailes d’un papillon, avoir des effets qui se transforment en coups de vent, modifiant à jamais le cours d’une vie.
Mon avis :Très très belle surprise ! Je ne connaissais pas l’auteur, mais il est certain que je vais me pencher sur sa bibliographie. 
En 8 ans de blog, rares sont les fois où j’ai eu l’occasion de le dire : cette romance est en tout point parfaite ! Parfaite, tant pour l’histoire avec ses dynamiques de rebondissements et ses questionnements suscités par les thématiques abordées ; tant pour les personnages et leur véracité faite de qualités et de défauts, d’ombres et de lumières ; tant pour l’écriture dont le style est fluide avec une touche d’humour, sans trop en faire, grâce au sarcasme des personnages et aux joutes verbales qui s’engagent. 
À la Brahms, l’équilibre est réussi entre d’un côté l’architecture et la structure de l’histoire et de l’autre les sentiments et les émotions des personnages (et par extension les impressions laissées aux lecteurs). 
Il faut dire que l’histoire est finement construite. À mon sens, la réussite tient à la profondeur des personnalités des héros. Zelda et Becket sont de très très beaux personnages, chapeau bas à l’autrice pour ces êtres de fiction qui deviennent de page en page palpables, vivants et touchants. Sans contradictions ni maladresses, ils brillent d’authenticités ! Ils sont vraisemblables et activent toute l’empathie dont le lecteur est capable pour leur souhaiter le meilleur. Broyés par un épisode de leur vie, ils bataillent tous les deux pour garder le cap, malgré leurs fêlures et leurs vulnérabilités. Cela dit, contrairement à l’archétype du personnage torturé par le passé, Zelda et Becket sont lucides sur les traumas qui les impactent, chacun à leur manière est tiraillé par un syndrome du survivant. L’un se laisse porter par les logistiques de la vie pensant qu’il est illégitime de demander plus et l’autre décide de rendre hommage à l’être perdu via la création d’un album graphique. La publication de celui-ci dans une maison d’édition revêt un enjeu salvateur. Alors forcément, quand le livre est recalé, la terre tremble…
Les arcs narratifs sont construits avec précision : ils se croisent, s’attirent, s’accompagnent pour finalement ne faire plus qu’un. Malgré tout, il leur reste un bonhomme de chemin à faire seul. Et ça, c’est du bon sens, et dans une romance, c’est audacieux et brillant ! 
Ce roman nous propose une histoire de deuil, de résilience, de pardon et de guérison. C’est aussi une histoire de confiance, d’acceptation du soutien des autres. Ce sont des petites et de grandes leçons sur la vie, amenées avec sincérité, sans pathos, sans fioriture par l’auteur.
Je n’en dis pas plus. La lecture est active en plus d’être addictive. 
Bonus : la mise en abyme avec l’album graphique en cours d’écriture, est ingénieuse. Il donne un prisme à l’histoire, dans l’histoire. D’autant plus qu’il permet au personnage une prise de recul et de perspectif nécessaire sur leur propre histoire… C’est brillant ! 
Bonus 2 : Je chipote tout de même sur l’excès de zèle de l’autrice à boucler toutes les boucles de l’histoire. Il y en a franchement une de trop. Mais, c’est de l’ordre d’un paragraphe… 
Les infos : Date de parution : 28 octobre 2021
Editeur : Juno Publishing
Collection : Maïa
Nb. de page : 339 pages
Prix : 5,99€
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Au plaisir.L’effet papillon d’Emma Scott