Antoine Wepler à la brasserie du même nom.
Ouf! On arrive à la fin de cette longue farandole que sont les prix littéraires d'automne. Avec le prix Wepler, attribué hier au magnifique roman du Belge Antoine Wauters "Mahmoud ou la montée des eaux" (Verdier) - mention spéciale à Laura Vazquez pour "La semaine perpétuelle" (Editions du Sous-Sol) - et le Grand prix de littérature américaine allant ce 9 novembre à Joyce Maynard, 67 ans, pour "Où vivaient les gens heureux" (traduit de l'anglais par Florence Lévy-Paolini, Editions Philippe Rey), on touche doucement au bout. L'occasion de se réjouir des palmarès établis jusqu'ici, sans fausses notes, mais de regretter quelques absences criantes.
L'occasion aussi d'imaginer la joie du petit éditeur indépendant Philippe Rey qui, après le Goncourt mercredi dernier (lire ici) empoche une seconde récompense. Deux livres publiés à la rentrée littéraire, deux prix! Bingo!
"Après dix ans et dix livres", indiquait-il en août, "Joyce Maynard continue de nous enthousiasmer. Sa vie jalonnée de multiples combats lui a donné une incomparable capacité d'empathie à l'égard de ses personnages. "Où vivaient les gens heureux" est un texte magistral, soutenu par une narration qui nous emporte, une acuité psychologique, un maniement parfait des émotions, un sens aigu du détail. Cinq décennies de l'histoire d'une famille défilent sous nos yeux, dans toute leur complexité et leur richesse. L'héroïne, Eleanor, si unique, nous bouleverse par son courage, son attachement aux siens et sesfragilités… Nous sommes convaincus qu'"Où vivaient les gens heureux" est le meilleur roman de Joyce Maynard."
Jury tournant du prix Wepler: les critiques Caroline Broué, Frédérique Roussel, Benoît Buquet, Christophe Gilquin, les libraires Marie-Rose Guarniéri, Élisabeth Sanchez, le postier Laurent Le Boterve, les lectrices Mélanie Fleury (détenue au Centre pénitentiaire de Rennes, Blanche Sarfati, Maren Sell, Marie-Catherine Vacher.Jury du Grand prix de littérature américaine: les libraires Sylvie Loriquer (L'Attrape-Coeurs), Géraldine Mausservey (Librairie de Paris), Jean-Christophe Millois (INFL), Pascal Thuot (Millepages), les journalistes Oriane Jeancourt-Galignani ("Transfuge"), Nicolas Carreau ("Europe 1"), Philippe Chevilley ("Les Echos"), les éditeurs, Caroline Ast (Belfond), Alice Déon (La Table Ronde) et Francis Geffard (Albin Michel).
Attributions
Prix Envoyé par la poste (26 août)
- Julie Ruocco pour son premier roman "Furies" (Actes Sud)
Prix du Roman Fnac (6 septembre)
- Jean-Baptiste del Amo pour "Le fils de l'homme" (Gallimard)
Prix Blù Jean-Marc Roberts (15 septembre)
- Mathieu Palain pour "Ne t'arrête pas de courir" (L'Iconoclaste).
Prix Senghor (17 septembre)
- Annie Lulu pour son premier roman, "La mer Noire dans les grands lacs" (Julliard)
Prix François Billetdoux (24 septembre)
- Robert Bober pour "Par instants, la vie n'est pas sûre" (P.O.L.)
Prix Nobel de littérature (7 octobre)
- Abdulrazak Gurnah, écrivain tanzanien dont trois livres ont été traduits en français mais sont actuellement indisponibles
Prix de la Fondation Prince Pierre de Monaco (12 octobre)
- Annie Ernaux, pour l'ensemble de son œuvre (Gallimard principalement)
- Abigail Assor, bourse de la Découverte pour "Aussi riche que le roi" (Gallimard)
Prix du Premier roman (18 octobre)
- Maud Ventura pour "Mon mari" (L'Iconoclaste) en littérature française
- Daniel Loedel pour "Hadès, Argentine" ((traduit de l'anglais par David Fauquemberg, La Croisée) en littérature étrangère
- Mention spéciale à Gisèle Berkman pour "Madame" (Arléa)
Prix de la langue française (20 octobre)
- Pierre Bergounioux, "dont l'œuvre contribue de façon importante à illustrer la qualité et la beauté de la langue française."
Prix Guez de Balzac (21 octobre)
- Michel Deguy
Prix Femina (25 octobre)
Romans français
- Clara Dupont-Monod pour "S'adapter" (Stock)
- Ahmet Altan pour "Madame Hayat" (traduit du turc par Julien Lapeyre de Cabane, Actes Sud)
- Annie Cohen-Solal pour "Un étranger nommé Picasso" (Fayard),
Prix Médicis (26 octobre)
Romans francophones
- Christine Angot pour "Le Voyage dans l'Est" (Flammarion)
- Ahmet Altan pour "Madame Hayat" (traduit du turc par Julien Lapeyre de Cabanes, Actes Sud)
- Jakuta Alikavazovic pour "Comme un ciel en nous" (Stock)
Prix Victor Rossel (27 octobre)
- Philippe Marczewski pour "Un corps tropical" (Inculte)
Grand prix du roman de l'Académie française (28 octobre)
- François-Henri Désérable pour "Mon maître et mon vainqueur" (Gallimard)
Prix Décembre (29 octobre)
- Xavier Galmiche pour "Le poulailler métaphysique" (Le Pommier)
Prix Goncourt (3 novembre)
- Mohamed Mbougar Sarr pour "La plus secrète mémoire des hommes" (Philippe Rey)
Prix Renaudot (3 novembre)
Romans
- Amélie Nothomb pour "Premier sang" (Albin Michel, lire ici)
- Anthony Palou pour "Dans ma rue y avait trois boutiques" (Presses de la Cité)
Prix de Flore (4 novembre)
- "Le voyant d'Etampes", d'Abel Quentin (L'Observatoire)
Prix Wepler (8 novembre)
Contrairement à de nombreuses distinctions littéraires, le Prix Wepler-Fondation La Poste ne dévoilera pas de seconde liste des ouvrages en lice. Il a en effet été créé dans le but de soutenir une sélection de livres dans sa diversité, et de donner un élan, de la visibilité et un destin à tous les écrivains désignés par le jury 2021.
- "Si maintenant j'oublie mon île", de Serge Airoldi (L'Antilope)
- "Comme un ciel en nous", de Jakuta Alikavazovic (Stock)
- "Le Roman de Jim", de Pierric Bailly (P.O.L)
- "Petites Cendres ou la capture", de Marie-Claire Blais (Seuil)
- "Mort aux girafes", de Pierre Demarty (Le Tripode)
- "Rivage au rapport", de Quentin Leclerc (L'Ogre)
- "Un corps tropical", de Philippe Marczewski (Inculte)
- "Ultramarins", de Mariette Navarro (Quidam)
- "Hors gel", d'Emmanuelle Salasc (P.O.L)
- "La Plus Secrète Mémoire des hommes", de Mohamed Mbougar Sarr (Philippe Rey)
- "La Semaine perpétuelle", de Laura Vazquez (Sous-Sol)
- "Mahmoud ou la montée des eaux", d'Antoine Wauters (Verdier)
- "Les Prophètes", de Robert Jones Jr, traduit par David Fauquemberg (Grasset)
- "Où vivaient les gens heureux", de Joyce Maynard, traduit par Florence Lévy-Paolini (Philippe Rey)
- "Olive", d'Elizabeth Strout, traduit par Pierre Brévignon (Fayard)
Sélections Prix Albert-Londres du Livre (15 novembre)
- "Flic, un journaliste a infiltré la police", de Valentin Gendrot (Editions Goutte d'or)
- "Les Serpents viendront pour toi", d'Emilienne Malfatto (Les Arènes Reporters)
- "La Honte de l'Occident", d'Antoine Mariotti (Tallandier)
- "Toxique", de Sébastien Philippe et Tomas Statius (Puf - Disclose)
Prix Interallié (17 novembre)
- "Ne t'arrête pas de courir", de Mathieu Palain (L'Iconoclaste)
- "On ne parle plus d'amour", de Stéphane Hoffmann (Albin Michel)
- "Mon maître et mon vainqueur", de François-Henri Désérable (Gallimard)
- "Bellissima", de Simonetta Greggio (Stock)
Prix des 5 continents de la francophonie (16 décembre)
- "Ceux qui sont restés là-bas", de Jeanne Truong (Gallimard)
- "Dans le ventre du Congo", de Blaise Ndala (Mémoire d'encrier )
- "Héritage", de Miguel Bonnefoy (Rivages)
- "Le Jardin du Lagerkommandant", d'Anton Stoltz (Maurice Nadeau)
- "Les Lumières d'Oujda", de Marc Alexandre Oho Bambe (Calmann-Lévy)
- "Les Orphelins", de Bessora (JC Lattès)
- "Le Palais des deux collines", de Karim Kattan (Elyzad
- "Pas même le bruit d'un fleuve", d'Hélène Dorion (Alto)
- "Soleil à coudre", de Jean d'Amérique (Actes Sud)
- "Les villages de Dieu", d'Emmelie Prophète (Mémoire d'encrier)
Prix Jean Giono (décembre)
- "Le fils de l'homme", de Jean-Baptiste Del Amo (Gallimard)
- "Les bourgeois de Calais", de Michel Bernard (La Table Ronde)
- "Milwaukee blues", de Louis-Philippe Dalembert (Sabine Wespieser)
- "S'adapter", de Clara Dupont-Monod (Stock)
- "Mohican", d'Éric Fottorino (Gallimard)
- "Le voyant d'Etampes", d'Abel Quentin (L'Observatoire)
- "Pleine terre", de Corinne Royer (Actes Sud)
- "La Plus Secrète Mémoire des hommes", de Mohamed Mbougar Sarr (Philippe Rey)
- "Sur les toits", de Frédéric Verge (Gallimard)
Et aussi
Prix Mémorable
- "André-la-poisse", d'Andreï Siniavski (Typhon, lire ici)
- "Ardinghera", de Régis Messac (La Grange Batelière)
- "Confession d'un rebelle irlandais", de Brendan Behan, traduit de l'anglais par Mélusine de Haulleville (L'Échappée)
- "Chant des plaines", de Wright Morris, traduit de l'anglais par Brice Matthieussent (Christian Bourgois)
- "Hemlock", de Gabrielle Wittkop (Quidam)
- "La vie seule", de Stella Benson, traduit de l'anglais (Angleterre) par Leslie de Bont (Cambourakis)
- "Les Jardiniers du bitume et La Grande Descente", de Roger Riffard (Bouclard)
- "Les ratés de l'aventure", de Titaÿna (Marchialy)
- "Tea rooms", de Luisa Carnés, traduit de l'espagnol par Michelle Ortuno (La Contre Allée)
- "Romance in Marseille", de Claude McKay, traduit de l'anglais par Françoise Bordarier & Geneviève Knibiehler (Héliotropismes)