Thomas B. Reverdy : Climax

Thomas B. Reverdy, Thomas B. Reverdy est un romancier français né en 1974. Il obtient l'agrégation de lettres modernes en 2000 et depuis il enseigne dans un lycée en Seine-Saint-Denis. Il publie des romans depuis 2003, Climax son dernier ouvrage vient de paraître.

Le nord de la Norvège, dans une petite ville aux confins de l’Arctique. Un accident sur une plateforme pétrolière ramène au pays Noah, ingénieur géologue, parti au loin sans crier gare depuis dix-huit ans, abandonnant sa petite bande, Ana son amour de jeunesse, Magnus le frère de celle-ci, Anders et Knut. Depuis chacun a fait sa vie et ils vont tous se retrouver alors que le monde touche à sa fin…

Je préfère le dire tout de suite, j’ai eu beaucoup de mal à entrer dans le roman, hésitant à l’abandonner, mais finalement je m’incline, c’est un excellent livre.

Le récit est complexe, surtout au début. Plusieurs histoires s’emmêlent tout en en faisant qu’une, la réalité et la mythologie se côtoient, la chronologie nous joue des tours, Reverdy manie la plume comme le maestro sa baguette.

Tentons d’esquisser les grandes lignes de l’intrigue : en mer, un tremblement de terre sous-marin endommage sérieusement une plateforme pétrolière et c’est le job de Noah de faire un rapport, trop alarmant pour l’entreprise qui n’en tient pas compte ; sur terre, un glacier s’effondre et c’est Anders qui récolte les informations captées par les appareils de mesures disséminés sur le terrain ; dans le port de la petite ville, Knut qui longtemps fut soldat, entre en guerre avec un clan de maffieux Russes qui pillent les containers.

Tous ces éléments sont liés, tous mènent à la fin du monde. Pour mieux mettre les points sur les « i » Reverdy en appelle à la mythologie Nordique, celle du Seigneur des Anneaux ou de Wagner, celle où le Ragnarök renvoie à une fin du monde prophétique. Les chapitres alternent, vie de chacun des amis à différentes périodes de leur vie, leur jeunesse commune quand ils jouaient à des jeux de rôles, jeu de rôles dans lequel l’écrivain inclut le lecteur, sujet de chapitres qui courent en fil rouge tout du long de l’ouvrage et comme une parabole.

Une architecture narrative d’autant plus complexe que s’y inscrivent de longues digressions techniques et sacrément pointues tant sur la technologie du forage pétrolier en mer que sur telle ou telle espèce animale de la grande chaine de la vie, etc. etc. 

Un cri d’alarme sur le réchauffement climatique et ses conséquences fatales certainement trop tard pour être évitées ? Un très bon roman, mais quand même pas très facile à lire ou du moins, pour moi, qui m’a tenu à distance malgré de très belles pages quand il est question d’Ana et Noah.