Véritable voyage au coeur du mal, American Predator décrypte les rouages angoissants d'un esprit malade et ceux, grippés, d'une machine policière empêtrée dans ses luttes internes. Un périple sauvage, aux confins de la folie. Ecrivaine et rédactrice américaine au New York Post, Maureen Callahan signe avec American Predator une enquête passionnante sur l'un des tueurs en série les plus diaboliques des Etats-Unis, ayant pu sévir de nombreuses années avant d'être interpellé.
Un soir de février 2012, Samantha Koenig, une lycéenne sans histoire de 18 ans, termine son service dans un kiosque à café isolé, situé en bordure de route aux alentours d'Anchorage, Alaska. Une tempête de neige fait rage à l'extérieur. Soudain un client se présente: on ne reverra pas Samantha vivante. Elle vient de croiser la route d'un des plus grands prédateurs américains : Israel Keyes. Lorsque son père signale la disparition de la jeune fille dès le lendemain, la police saisit les bandes de vidéosurveillance : on y voit un inconnu emmener l'adolescente sous la menace. Quelques semaines plus tard, le père reçoit une demande de rançon. Entre violations de procédures, fausses pistes et oublis incompréhensibles, l'enquête piétine jusqu'à ce que l'affaire passe officiellement aux mains du FBI, et que soit enfin visionnée la vidéosurveillance du magasin de bricolage voisin du café! Un suspect potentiel est vite identifié et son audition par les agents va se révéler très éprouvante : l'homme à priori au delà de tout soupçon, honnête citoyen et père d'une enfant de 10 ans, confesse alors les pires crimes, pratiqués aux quatre coins des Etats-Unis selon un même mode opératoire glaçant !
Ce livre n'est pas un thriller, mais se lit comme tel, toutefois il est bien pire que cela ! Avec tout ce que peut réserver en sensations fortes des faits réels, minutieusement décrits par des rapports de police circonstanciés d'une part, et d'autres part relatés lors d'entretiens avec la police de façon particulièrement éprouvante et terrifiante par celui qui les a commis, lui-même, le tueur en série Israel Keyes. Il s'agit donc d'une étude de cas, à laquelle s'est livrée l'auteure avec passion, de façon extrêmement documentée. Pour être honnête, jusqu'à environ le premier quart du livre, j'ai eu du mal à apprécier ma lecture, je me suis même demandée comment j'allais arriver jusqu'au bout, tant le ton, style compte-rendu d'enquête, m'a semblé froid et monotone. Je n'en ai pas l'habitude car mes lectures ne sont constituées quasiment que de romans. Toutefois, dès lors que nous entrons dans le vif du sujet avec la retranscription des entretiens entre la police et Keyes, je me suis véritablement passionnée pour le récit glaçant qu'il fait de son périple meurtrier. Le sadisme dont il fait preuve avec ses victimes, ainsi que la perfidie avec laquelle il relate au compte-goutte aux policiers ce qu'il a commis, est purement révoltant, il est terriblement inquiétant que des êtres de ce type puissent exister. Il est extrêmement révoltant de voir également les ratés des forces de l'ordre, qui se perdent à maintes reprises dans leur enquête et leur approche du tueur. Ces crimes auraient pu être évités car le tueur aurait pu être arrêté beaucoup plus tôt.
Mon enthousiasme pour ce livre véritablement effroyable l'a finalement emporté. Je suis une adepte de l'émission de radio L'heure du crime sur RTL que j'écoute régulièrement en podcast, American Predator, riche en témoignages et récits horrifiques m'a rappelé les grandes affaires célèbres et parfois non élucidées évoquées dans cette émission. Je remercie les Editions Sonatine ainsi que Net Galley pour ce partenariat.