Day's Reading # 225
Hello mes mordus,
Me voici avec un policier, thriller qui semble promettre beaucoup de choses, je le découvre dès maintenant !
Titre : Le chant du Baïkal
Auteur : Sergueï Bonal
Éditions : Evidence Editions
Résumé :
" Ivan Krauss, fonctionnaire de police à Saint-Pétersbourg, en proie à la mélancolie et la dépression, est chargé d’une enquête plus que surprenante. Un corps sauvagement mutilé est retrouvé sur le lac Baïkal.
Pour élucider ce mystère, Ivan va devoir renouer avec son passé.
Chacune de ses décisions le pousse inexorablement vers une vérité qu’il tente d’enterrer depuis trop longtemps.
Une chasse aux indices commence. Tout converge vers un même point : un vieil orphelinat abandonné. Chaque seconde compte, d’autant que l’assassin laisse volontairement des traces sur ses victimes : des prénoms gravés. "
Le début du livre :
" Ozero Baykal
Lac Baïkal
Ce soir-là, comme chaque soir, le lac Baïkal demeurait immobile : on aurait pu croire à un miroir gigantesque. Toute sa surface reflétait le ciel d’encre parsemé de taches bleuâtres. Peu de personnes assistaient à ce spectacle magnifique. Rien ne pouvait le troubler, le déformer. Le vent soufflait en cette terrible nuit de novembre, mais le lac restait immobile ; et pour cause, une épaisse couche de glace l’emprisonnait, l’empêchant de se mouvoir. La nuit et les reflets donnaient un aspect féerique au lac, mystique, comme s’il était hors du temps, dans un univers parallèle. Le froid mordant soufflait sans interruption, faisant trembler les arbres près des rives. Le lac était immense : il était impossible de le visualiser dans sa totalité avec ses 31 722 km² et sa profondeur maximale de 1 642 m. Les visiteurs amoureux de glace et de nature le défiaient en voguant dessus. Pour les mordus de patinage, le lac était un lieu de rêve. Ce décor désertique, figé, lui conférait un aspect inquiétant parfois. Avec la lune pour seule lumière, il était le théâtre idéal pour un massacre.
Au loin, près des arbres nus, frissonnant sous l’effet du vent, un homme tout de noir vêtu s’avançait en direction de la berge gelée. Il tirait quelque chose, ou quelqu’un, laissant derrière lui une large traînée rouge pourpre sur le sol nappé d’une épaisse couche blanche. L’homme en noir ne semblait pas perturbé par le sang qui s’échappait de la victime fraîchement assassinée. Dans sa main libre, il tenait un sac de couleur sombre contenant peut-être, probablement même, divers objets de torture. Après avoir traîné son paquet sur quelques mètres, l’assassin fit une pause pour contempler le paysage qui s’offrait à lui. Il prenait son temps, conscient qu’il ne risquait rien. Il pouvait se permettre d’en profiter, de savourer l’instant. Il avait son rituel, cela faisait maintenant quelque temps qu’il assassinait de pauvres innocents.
Avec le temps, il avait trouvé son style, une mise en scène unique. Il posa délicatement le sac sur la glace et fit glisser sa victime avec précaution sur l’épaisse couche transparente. Il prit soin d’enfiler des gants en cuir pour ne pas perdre la sensation de ses doigts sous l’effet du froid et pour éviter de laisser des empreintes. Il extirpa de son sac une lame très fine semblable à un scalpel de chirurgien. Avec une extrême délicatesse, il dépeça sa victime en prenant soin de ne pas abîmer la peau. Même sous le froid glacial, il ne tremblait pas, demeurait impassible. La victime déjà morte ne souffrait plus, son agresseur pouvait la souiller sans limites, elle était à lui seul... "
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