Dernière chronique en catégorie Blanche pour le PAI 2020.
Une famille au bord de la rupture et une croisière sur la Volga, ça vous tente ?
158 pages – Auto-Édition – Broché – E-Book (10/2020)
Ce qu’il en est :
Sacha, un adolescent de 17 ans adopté en Russie quand il était bébé par un couple français, est en quête d’identité.
Ses parents adoptifs, Juliette et Antoîne, qui ne comprennent pas son mal-être parce qu’il ne manque de rien, organisent une croisière sur la Volga, afin que Sacha découvre ses origines.
Avec des parents un peu « bobos », Sacha prend un malin plaisir à frayer dans les cités et côtoyer la petite délinquance ; et s’amuse de pousser Juliette à bout pour vérifier si son amour est réellement inconditionnel. Quant à Antoîne, même s’il regrette le temps où leur relation père-fils était au beau fixe, a visiblement baissé les bras.
Ce voyage initiatique, raconté en détails par Valérie Van Oost, est celui de la dernière chance pour Sacha, mais aussi pour les parents, proches du naufrage sentimental. Alors que ceux-ci traînent leur fils dans les lieux touristiques et le folklore ambiant, l’adolescent se renferme encore dans sa coquille et dépasse la carte postale pour se perdre à nouveau dans un monde où il se sent chez lui : celui des cités, des gens de tous les jours, les « vrais ».
La narration alterne avec justesse la découverte d’un pays inconnu et les souvenirs qui remontent à l’adoption. L’autrice met l’accent sur la rage et les doutes de Sacha dont les idoles du rap parlent tellement bien de ce qu’il ressent qu’elles en deviennent son mode d’expression ; et ça ne tourne pas au cliché maladroit. Juliette, mère adoptive aux sentiments exacerbés est prête à tout pour sauver son fils et sa famille, même à s’oublier. Poussée par son désarroi, elle a organisé cette croisière pendant laquelle son combat quotidien ne connaît pas de répit.
Antoîne l’accompagne, et même s’il est en plein questionnement sur sa famille et sur son couple, il reste un peu trop effacé et le récit relègue son rôle de père au second plan. Il aurait mérité d’occuper plus de place dans le roman, surtout que celui-ci est court.
Je ne connaissais pas ce livre, et si le Prix des Auteurs Inconnus ne me l’avait pas fait découvrir, je ne l’aurais sûrement jamais ouvert : j’avoue que la couverture m’a rebutée au départ, et que les premières pages ne m’ont pas vraiment séduite. C’est finalement un roman qui se lit assez vite, et malgré quelques longueurs, reste agréable à découvrir.
Quelques blinis pour éponger la vodka avant la prochaine chronique ?
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