Blizzard, Marie Vingtras, Editions de l’olivier, août 2021, 181 pages.
Voilà un petit livre efficace qui m’a permis de retrouver le chemin et le goût de la lecture. Donc, merci à Marie-Claude qui en a parlé avec fougue, et merci à l’auteure d’avoir aussi bien ficelé son histoire.
Un gamin perdu dans le blizzard. Un Alaska glacial et hostile. Quatre voix. Des vies cabossées. Des chapitres courts qu’on a envie d’enchainer les uns derrière les autres. Une écriture simple, parfois acérée comme une lame mais avec du souffle. C’est concis, l’auteure va à l’essentiel, ne perd pas son temps en circonvolutions, c’est mené de main de maître.
Et puis tout au long du livre, cette question lancinante, mais qui est Freeman ? Quel est son rôle dans l’histoire ? On ne l’apprend qu’à la fin, la toute fin.
« Comment dire à un enfant qu’il est une proie ? »
Alors, oui, ça fait bien beaucoup de secrets dévoilés, mais ils le sont à petites touches, c’est loin d’être la grosse artillerie, c’est plus subtil que ça et ça fait mal.
Les personnages prennent peu à peu de la consistance, ils se font plus profonds, plus complexes, plus humains ou plus cruels, au fur et à mesure que le vent se calme, que l’on y voit plus clair dans le paysage.
L’auteure aborde plusieurs thèmes tous liés entre eux par la souffrance. La guerre et ses conséquences désastreuses sur les hommes, la culpabilité (Bess est vibrante d’émotion), la disparition des êtres chers, la parentalité et ce qu’elle signifie.
Non, décidément, ce court texte est marquant. Le seul bémol, mais il n’engage que moi, c’est la fin que j’aurais aimé plus noire ou plus glaciale…