Dans le cadre de l'opération "Lisez-vous le belge?", j'ai opté, non pour les livres que je connaissais, mais pour des titres que j'avais envie de découvrir. Par exemple, dans le cas de "Domus" de Martine Wijckaert (Editions du Sablon, 186 pages) parce que le nom de l'auteure est associé pour moi au théâtre en général et à celui de la Balsamine en particulier. Le livre est arrivé, avec son élégante couverture vert forêt - il en est largement question dans le texte. Il réunit, nous dit l'éditeur, deux récits du temps domestique, deux récits de maisons familiales saisies au travers d'une réalité anamorphosée. Bien. Même si l'idée de réalité anamorphosée me dépasse un peu. J'imagine que cela a à voir avec des distorsions. Je me suis donc lancée dans les deux récits "Nous sommes à la maison" et "Journal d'Yvonne". Curieuse expérience de lecture. Martine Wijckaert a gardé du théâtre de longues envolées lyriques, scandées, chantées, hurlées, crachées dont elle use pour une histoire très construite, morcelée en prélude et suites et soupir, ici dans la forêt, là dans la maison, ici dans le jardin, là dans la maison. On croise de nombreux personnages au cours de ces tirades, hommes, femmes, enfants, nourrice, nurse, notaire,.. souvent évoqués avec les mêmes épithètes homériques. On est happé par la crudité des mots, le désir de tout dire, de tout expliquer, de tout répéter, de la femme de théâtre, que ce soit des choses belles ou d'autres, sales, ou même immondes. On lit du sang, des déchets, du sexe sous toutes ses formes, des drames humains. Je lis une poésie sauvage, une écriture exigeante, mais je ne comprends pas le livre. Je m'y perds tout en ayant apprécié certains passages.#lisezvouslebelge
Les maisons de Martine Wijckaert
L'auteur de l'article : Lucie Cauwe
Voir l'article originalBlog littéraire à double focale, jeunesse et vieillesse, par une ex-journaliste du "Soir".