Éditions Le livre de poche, 1984 (148 pages)
Ma note : 14/20Quatrième de couverture ...
On l'appelait la mare au Diable, car ses brumes, le soir, égaraient les voyageurs. Perdus à leur tour, Germain, Marie et le Petit Pierre sont forcés d'y passer la nuit. Le laboureur et la jeune fille ont le cœur triste. Germain va chercher une épouse pour s'occuper de ses enfants orphelins de leur mère. A quoi bon se marier, pense-t-il, quand l'amour n'y est pas. Et Marie a quitté sa mère, ce matin, en larmes, pour se louer comme bergère à la ferme des Ormeaux, si loin. Seul, Petit Pierre, le fils de Germain, est heureux et confiant. De lui dépendra le sort de ceux qu'il aime tant.La première phrase
" Ce quatrain en vieux français, placé au-dessous d'une composition d'Holbein, est d'une tristesse profonde dans sa naïveté. La gravure représente un laboureur conduisant sa charrue au milieu d'un champ. "
Mon avis ...
La mare au diable est un roman du terroir. Cette lecture signe ma rencontre avec George Sand, romancière qui m'a toujours intriguée. Si je n'ai pas été conquise autant que je l'aurais souhaité, j'ai passé un bon moment en compagnie de ce livre.
Au même titre que La petite Fadette (que je compte bien découvrir un jour), La mare au diable fait partie des romans champêtres de George Sand. L'auteure se rattache à ce qui la constitue profondément, le Berry, et nous décrit le monde paysan d'antan. J'ai aimé l'ambiance de ce roman, son cadre ainsi que son côté " vieux conte ". Voyage dans le temps garanti ! Ce livre est parfait pour se faire une idée de comment nous vivions autrefois.
L'intrigue est finalement toute simple. Germain, un laboureur veuf âgé de vingt-huit ans, doit se remarier. Un mariage arrangé s'organise, mais pour cela Germain doit se mettre en route. Il harnache la Grise (sa jument), et prend sous son aile Marie (une jeune bergère qui travaille dans un village proche). À la surprise de tous, Petit Pierre qui refuse de quitter son père fait également partie du voyage. Très vite, la nuit tombe. Le brouillard arrive. Obligés de s'arrêter près de la mare au diable pour passer la nuit, nos personnages se pensent alors perdus...
George Sand a écrit ce roman en seulement quelques jours. Sa plume est simple, mais efficace. Il s'en dégage aussi un grand attachement pour la nature. Du côté des personnages, j'ai beaucoup aimé la débrouillardise de la Petite Marie. L'auteure porte un regard bienveillant sur la vie paysanne berrichonne, nous décrivant un quotidien fait de labeur tout en restant attaché aux traditions (les derniers chapitres sont d'ailleurs plutôt instructifs).
Ce sont finalement ces différents aspects qui ont su retenir mon attention, beaucoup plus que l'intrigue en elle-même (alors même que j'espérais frissonner en voyageant dans les marais). C'est peut-être ce qui fait que je n'ai pas ressenti le coup de cœur tant attendu ? J'espère en tout cas retrouver rapidement George Sand, sans doute avec Indiana ou La petite Fadette.
Extraits ...
" C'était en hiver, aux environs du carnaval, époque de l'année où il est séant et convenable chez nous de faire les noces. Dans l'été on n'a guère le temps, et les travaux d'une ferme ne peuvent souffrir trois jours de retard, sans parler des jours complémentaires affectés à la digestion plus ou moins laborieuse de l'ivresse morale et physique que laisse une fête. - J'étais assis sous le vaste manteau d'une antique cheminée de cuisine, lorsque des coups de pistolet, des hurlements de chiens, et les sons aigus de la cornemuse m'annoncèrent l'approche des fiancés. "