Mais les cadavres mal enterrés trouvent toujours un moyen de refaire surface. Seize ans plus tard, alors qu'une deuxième vague de l'épidémie fauche à nouveau les vies, un mystérieux corbeau semble déterminé à rallumer le souvenir de l'homme aux cheveux de paille et au tempérament de feu. Accusations et maléfices sont disséminés, forçant le capitaine de la ville à ouvrir une enquête qu'il n'avait jamais eu l'intention de mener. Sur fond de tensions nées de la crainte de la maladie, le capitaine devra dévoiler les secrets un par un, depuis l'inexplicable loyauté de la veuve de la victime jusqu'à la colère permanente de la responsable de l'Hôpital, en passant par l'identité d'une jeune fille sans nom.
Je remercie tout d'abord les éditions 12-21 pour ce service presse. En 1348, la peste a fait des ravages dans le royaume de France. Seize ans plus tard, alors qu'une deuxième vague de l'épidémie fauche à nouveau les vies, un mystérieux corbeau va mettre en lumière la disparition du clerc de notaire Tête de Paille en 1348 qui semblerait ne pas avoir succombé à la peste et pousser le capitaine Bouthéac a mené l'enquête... L'autrice nous décrit avec une grande précision le retour à la vie de la ville de Puy après la deuxième vague de l'épidémie. Le roman s'intéresse principalement aux conséquences qu'a eues l'épidémie sur ceux qui sont encore vivants. On sent à la lecture de ce roman que l'autrice est à la base historienne. Malgré le fait que le roman soit assez court, il est super bien documenté et nous fait découvrir de façon très crédible comment les gens vivaient pendant cette sombre période. J'ai adoré tout le côté historique du roman qui est vraiment passionnant.
Les corps de toutes les tailles étaient alignés les uns contre les autres, sur un maigre lit de paille, à même le sol de l'église. La lumière dansante d'un unique cierge se reflétait sur le ruban de la gardienne, sur les linceuls cousus à longs points, tissus de lin, de chanvre et parfois même de jute, dont dépassaient occasionnellement un pied ou une touffe de cheveux. Le bourdon retentit douze fois. Un instant plus tard, la porte du clocher claqua et les pas du sonneur s'éloignèrent. L'église retomba dans le silence. L'odeur de l'encens, luttant avec celle de la décomposition rendait l'atmosphère à peine respirable et la veilleuse remonta une fois de plus son chaperon sur le nez.
Quant à l'intrigue, elle est bien ficelée et rythmée. L'enquête débute dans une atmosphère assez sombre et dure avec la fin de la deuxième vague de la Peste. J'ai trouvé le capitaine Bouthéac un peu fade par moments, mais j'ai quand même apprécié ma lecture.-Mareta, quelqu'un répand des rumeurs sur la mort de votre mari.
-Et...En quoi est-ce nouveau ? dit-elle doucement. Je suis veuve et je ne me suis pas remariée. Avec tout ce qu'on raconte sur moi, on pourrait écrire un livre, et un in-folio avec ça.
-Ce ne sont pas juste des histoires, Mareta. Ce sont des dénonciations. Des maléfices aussi.
Avec ce roman, je découvre la plume de Laetitia Bourgeois qui est très agréable à lire. L'autrice brosse un tableau très détaillé de la période dans laquelle elle situe l'intrigue. Les descriptions historiques sont très intéressantes et vivantes sans que cela soit lourd à lire. En bref, un excellent thriller historique qui nous emporte à une autre époque où la France était frappé par la peste.