Certains le nomment Kiromédon. Il a créé les Hommes. Non pas par amour ou pour peupler son Eden mais pour diviser les Puissances qui semblaient vouloir s'accaparer l'astre qu'il avait eu en cadeau. Et c'est ici, à Shalin après des siècles de luttes obscures que doit se jouer le dernier acte. La Servitude des Hommes est sur le point de prendre fin.
Pourquoi ce livre ? Cela fait un paquet d’années que j’ai entamé cette série de bandes dessinées. N’étant pas très adepte de ce format et ayant déménagé entre-temps, je n’avais plus accès à la bibliothèque où j’avais emprunté les premiers tomes. Puis je me suis inscrite au réseau de la métropole de Rennes et je n’ai pas pu résister à l’envie de poursuivre - et finir - cette saga. Une fin qui, le précise un des artistes dans les remerciements, aura mis dix-sept longues années après la parution du premier opus.
A l’image des volumes précédents, j’ai adoré cette conclusion. Tant de violences, tant de combats, de sang, de complots, de course poursuite au fil des tomes, de politique… pour échouer à ça. C’est un dernier tome très cruel, les artistes malmenant tous les personnages sans vergogne. On assiste pourtant à des choses spectaculaires, comme le réveil des Drekkars, ces créatures d’un autre âge. Je suis simplement déçue qu’on ne les voie pas plus, qu’elles ne prennent pas part au conflit. L’épilogue m’a énormément plu. Je trouve que c’était une belle façon de mettre en image la transition sans oublier une bonne touche d’émotion. Quitter de la sorte un personnage que l’on suit depuis le début, j’ai forcément ressenti un pincement au cœur.
Les personnages sont toujours aussi bruts de décoffrage, crus dans leur vocabulaire, leur comportement. Ils suintent de violence, s’imprègnent de l’hostilité du décor. Je les ai vraiment appréciés. Mon seul regret, ressenti tout au long de la saga, repose sur la difficulté à différencier certains d’entre eux. Ce ne fut vraiment pas aisé - et confondre deux rois en conflit, c’est quand même pas de bol.
J’ai adoré les dessins. C’est très détaillé, je n’ai jamais ressenti un flottement dans ma compréhension des planches - ce qui est rare pour être souligné. Ca a été un choc de voir de la couleur introduite sur la fin, n’étant pas habituée dans cette série, mais ça rend l’ensemble encore plus magnifique !
Un tome qui conclut parfaitement une série ambitieuse. Entre politique et action, l’univers hostile et les caractères assez violents des personnages s’entremêlent à la perfection. La fin plus douce est à la fois un baume et un déchirement. J’ai un regret sur le réveil des “anciens” qui ne sert pas plus l’intrigue… mais c’est bien chercher la petite bête ! Cette histoire me restera longtemps en mémoire !
16/20
Les autres titres de la saga :
1. Le Chant d'Anoroer
2. Drekkars
3. L'Adieu aux Rois
1. Iccrins
2. Shalin, première partie
3. Shalin, deuxième partie
- saga terminée -