Voilà les anges - Cali
Albin Michel
Parution : 3 novembre 2021
Pages : 208EAN : 9782226465429
Prix : 17.90 €
Présentation de l'éditeur
« Je vous aime. Je vais vous enlever, amour, et vous emmener loin d'ici. Là où le cynisme et la tromperie ne dresseront jamais leurs armées cruelles. Là où l'on ne vit que pour l'amour, là où l'on ne meurt que par amour. »
C’est avec cette promesse que le narrateur séduit Sofia, dans ce roman qui se place d’emblée sous le signe de l’amour : amours enfuies, amours maudites, amours naissantes et renaissantes. Au gré des péripéties contées avec émotion et humour par un narrateur qui ressemble comme un double à Cali, on voyage entre Hydra et Montmartre, entre les quatre murs d’une cellule et un manège pour enfants, mais aussi entre enfer et rédemption, et toujours sous le soleil noir de la poésie la plus brûlante.
En filigrane, la quête de réponses à ces questions : quel enfant suis-je ? Quel père pourrais-je être ?
Roman de passion, Voilà les anges laisse ouverte l’espérance d’une vie meilleure, où les cœurs viennent à s’éprendre, comme pour la première et la dernière fois.
L'auteur
On le connaît bien en tant que chanteur.Voici sa bibliographie en tant qu'auteur :Il nous présente son troisième roman chez Albin Michel
- Song-books : L'Amour parfait, Menteur et L'Espoir (les éditions de Mireille)- Cali et Miossec : Rencontre au fil de l'autre, livre d'entretiens avec Miossec, par Grégoire Laville et Yves Colin (éditions le Bord de l'eau)
- Rage, livre d'entretiens avec Didier Varrod (sortie en mars 2009, Plon éditions)
- Seuls les enfants savent aimer, premier roman sorti en 2018 aux éditions Le Cherche Midi
- Cavale ça veut dire s'échapper, deuxième roman sorti en 2019 aux éditions Le Cherche Midi
Mon avis
C'est par ce troisième roman que je découvre la plume de Cali , celui que j'apprécie en tant que chanteur depuis ses débuts.
Dans ce roman Bruno est un chanteur dans la cinquantaine, un chanteur cabossé, abandonné par son public, après avoir perdu pied, il nous parle de sa vie, de ses joies, ses bonheurs et ses regrets mais surtout il garde l'espoir au fil de ses anges rencontrés, des personnes qui lui donnent l'amour qui lui manque tant, des anges qui lui ouvrent la voie, changent le cours des choses, le guident et lui permettront peut-être de remonter la pente et trouver la rédemption.
C'est un peu comme la vie avec ses hauts et ses bas. Un chanteur qui après son succès se retrouve seul livré à lui même.
Un roman où l'auteur s'amuse entre la réalité et la fiction. Une écriture parfois déstabilisante, très belle, très poétique, et soudain plus tourmentée, un peu déjantée quittant les codes classiques un peu comme la vie qui est loin d'être un long fleuve tranquille.
Le Bruno du roman a un grand regret, celui de ne pas avoir d'enfant, il dit que s'il en avait, il en aurait quatre et les nommerait comme ceux de Cali dans la vraie vie... Oh l'enfance salvatrice!
C'est aussi la place de la musique, de la passion, de l'amour reçu par son public, celui qui porte ou qui détruit. Ce roman ce sont avant tout les anges, les belles rencontres, des lieux comme les Abbesses, son manège, l'intimité et l'apaisement d'Hydra.
On y retrouve en clin d'oeil ici ou là des textes ou éléments de ses chansons, on découvre la création d'un tube, l'amitié, la vie, la mort, le temps qui passe. Beaucoup d'ingrédients qui nous permettent de découvrir une autre facette de cet amoureux de la langue.
A découvrir.
Ma note : 8.5/10
Les jolies phrases
Les gens ne se rencontrent pas, ils se reconnaissent.
Le salopard m'a fait comprendre que les pauvres étaient pauvres et resteraient pauvres parce qu'ils n'étaient pas malins et qu'il était si simple de les embobiner.
Une photo de joie. Le simple fait de respirer m'a toujours rendu heureux.
Si j'avais eu des enfants, le regard des autres n'aurait pas été le même. Les autres m'auraient aimé car je me serais aimé. Les autres...
Cet homme qui ne me devait rien me rendait tout.
Nous étions faits comme les autres et nous avalions comme les autres la poussière d'une vie trop rude pour les rêveurs.
C'est si dur la vie, profitons des instants de douceur avant de repartir à la guerre.
Le néant s'écoute. Le néant s'entend comme une note qui descend dans les graves jusqu'au noir du profond.
On était persuadé que sans dormir, on gagnait du temps sur la vraie vie.
Si tu laisses leur chance aux fleurs, la vie te le rendra.Si tu laisses sa chance au poisson, la vie te le rendra.
Les bras des enfants sont si souvent chargés d'espérance.
Quand tu ne te souviens plus, tu inventes. C'est souvent plus beau que la vraie vie quand tu tricotes des histoires.
Je me suis assis sur un banc et j'ai attendu longtemps. Une vie. J'ai pensé à mille choses et tout m'est revenu. Alors, ce moment qui devait être dédié à la peur magnifique qui mord le ventre, ce moment dédié à l'amour, je l'ai colorié en tristesse.
Est-ce que l'on peut oublier les premiers pas hésitants de son enfant ? Est-ce que l'on peut oublier les premiers mots qui trébuchent de sa bouche?
Le combat de la vie s'apprend dès le plus jeune âge. Mange ou tu seras mangé. "L'homme est un animal" disait le chanteur.
Il paraît que pour réussir dans la vie, il faut avoir un enfant; je n'en avais pas.
Ce n'est pas l'habitude qui tue un couple. Ce sont les habitudes de l'un qui se frottent aux habitudes de l'autre. Elles finissent par s'entretuer.
Paula était l'ange, un autre ange. Paula était pure. Ça pouvait faire peur aux gens. En d'autres temps on aurait pu la brûler. Paula était si pure. Puis vouloir mourir d'amour, c'est accepter qu'une vie sans amour ne sert à rien.
Arrêter de vivre pour ne plus rien regretter ? Mourir ?
La mort. L'amour ça rime à quoi, sinon à vivre !
J'ai ressenti la secousse de l'amour terroriste. Celui qui sans prévenir vous cueille au coin d'une rue, explose et vous arrache le coeur dans des éclaboussures de grâce. Alors c'était ça ? Ça valait donc la peine de vivre ?