Été noir (Lou Salvet)

Été noir (Lou Salvet)

Auteur : Lou Salvet 

Éditions : Auto-édité

Paru le : 09 juin 2020

401 pages

Thème : Thriller/Policier

disponible sur Amazon

Ma note : 18/20 

 Résumé 

  « Elle n’est plus là… Juste un mot laissé. Que feriez-vous si la personne qui partageait votre vie disparaissait en laissant son bien le plus précieux ? Gauthier lui, veut comprendre. Il va vivre un été noir, poursuivi par le passé et embarqué dans une enquête qui va le conduire des falaises bretonnes à la Camargue en passant par Paris…et sur son chemin, un enfant, une femme mais aussi le doute, la peur, la mort…Les méandres de ce thriller sombre, dans l’air du temps et ancré en France, vous tiendront en haleine et vous feront rencontrer des personnages attachants, terriblement humains, tourmentés par leurs blessures secrètes : un père désespéré, une flic corse au passé bouleversant, un vieux légiste bourru, une jeune fille spontanée et débrouillarde, un enfant surprenant, un ado introverti… »

 Ma chronique 

Je remercie l'auteur, Lou Salvet, pour m'avoir fait parvenir son livre, par le biais du site simplement.
    31 décembre 2008, Karasick, légiste de son état reçoit le corps d'une jeune sdf sur l'une de ses tables d'autopsie. Le froid en serait la cause. Un drame parmi tant d'autres pour Karasick qui reçoit un appel d'une certaine Chloé ayant besoin d'aide urgemment. 20 Juin 2014, Gauthier Guillou découvre un simple mot dans sa maison, sa compagne Katell est partie, déposant son fils Janek chez leur grand-parent paternel pour quelques jours. Une mission comme une autre, un article à écrire rapidement, elle ne pourra pas s'occuper de son fils durant ce laps de temps. Sauf que Gauthier n'arrive pas à la joindre, sa ligne a été coupé. Et toutes ses affaires ont disparu ! Quel est le lien entre ces deux dates et pourquoi Gauthier va se retrouver dans une enquête plus dangereuse qu'il n'y parait ?     Il y a très peu d'alternance entre les deux années, mais le peu que nous avons suffit à comprendre qui est Katell, mais le pourquoi reste un mystère. Femme battue qui a voulu échapper à un mari violent, enfuie avec son fils pour le protéger et rester en vie ? c'est ce que nous propose l'auteur dès le départ et la rencontre fortuite avec Gauthier n'est qu'une coïncidence. Un train, un nouveau départ pour l'un, un retour chez lui pour l'autre, quelques mots échangés et des regards qui se suivent, tous deux vont rapidement se lier. Janek est par-dessus tout un enfant adorable qui ne parle pas : le traumatisme de la violence l'a convaincu de ne plus dire le moindre mot. Pour autant il est expressif, intelligent et comprend tout ce qu'on lui dis et même un peu plus. Les mots ne sont pas oral, mais il est capable de se faire comprendre. L'amour que Gauthier lui porte est celui d'un vrai père, pas juste d'un père adoptif, adoptif dans le sens où Katell a fait les papiers sans qu'il ne le sache, mais qu'importe, ils se connaissent tous les deux depuis assez longtemps pour que cette décision n'impacte pas ses sentiments. Oui, mais voila encore un mystère de plus et ce n'est que le début.     Ce policier/thriller est bien plus complexe qu'il n'y parait. Une disparition soudaine, quelques faux papiers, un homme qui cherche sa compagne car elle ne revient pas. L'enquête qu'il mène semble gêner quelqu'un et les cadavres commencent à tomber. Qui est véritablement Katell ? Cette femme reste un mystère durant de nombreux chapitres et il est clair que l'auteur s'amuse avec le lecteur pour nous lancer de fausses pistes. Laquelle suivre ? Vers quoi allons-nous réellement ? Été noir porte bien son titre, Gauthier va sombrer de plus en plus dans le passé de Katell et de tout ce qu'elle a déjà vécu sans compter ce qui se produit dans son présent. Un mort est découvert dans la voiture qu'il lui a laissé et la police lui tombe dessus. Les questions pleuvent et si nous croyons en son innocence, la police garde le doute. Prof d'anglais, son enquête l'emmène dans une grande partie de la France avec l'une de ses anciennes élèves, Océane qui n'a eu de cesse de vouloir l'aider. Les personnages sont une sacrée force dans ce texte, ils sont humains, avec des réactions tout ce qu'il y a de plus vrai. Une jeune femme qui ne veut qu'aider son ancien professeur, un homme perdu avec un enfant qui n'est pas le sien et qu'il aime comme s'il l'était, une femme mystérieuse qui a un passé si trouble que la réalité dépasse la fiction, une flic qui a ses propres démons...     Olivia est le type même du flic qui a choisi ce métier pour ce qu'elle a vécu et elle le fait bien. Son passé ne lui laisse aucun repos, les remords se mêlent aux regrets de ne pas avoir réussi, de n'avoir été qu'en dessous de tout. Elle travaille d'arrache-pied pour chacune de ses enquêtes et celle-ci mérite bien plus que de l'investissement, c'est une part d'elle-même qui s'engage totalement auprès de Gauthier. Dans la douleur, les gens se voient tels qu'ils sont et parfois un rapprochement inopiné est susceptible de se trouver. Pas de romance, juste un point ou deux entre deux adultes consentants qui ont besoin de réconfort à un instant T. Pas de déballage, juste quelques mots posés afin de montrer que cela n'est qu'une envie subite, rien de plus et les circonstances posées nous fait comprendre chacun de ces actes. L'enquête n'est pas au point mort, chaque détail est décortiqué et les morceaux du puzzle commencent à se positionner. Plus nous avançons plus nous pensons avoir trouvé, mais ce n'est qu'une infime partie de la vérité. Ah et ce Nathan qui va être une véritable pépite ce garçon !     Cette vérité qui fait mal, ces années perdues pour la plupart d'entre eux, les nombreux silences qui ont pris tant de place que pour en avoir le fin mot de l'histoire, la vie de plusieurs personnages va en être bouleversée, voire s'arrêter. Il faut s'attendre à la perte de certains d'entre eux, la folie des uns est bien plus forte que l'espoir de s'en sortir. Entre autant d'années, entre les révélations et la noirceur qui ressort de plus en plus nous ne savons plus à quel saint se vouer. C'est à la fois déroutant et intriguant de suivre cette enquête qui en amène une autre au final. Le livre n'est pas le premier tome d'une série, une fois qu'il est terminé, nous avons les réponses à cette enquête, à ce que va devenir Gauthier et d'autres personnages. Un nouveau est intégré petit à petit et le suivant partira de celui-là. Je n'en dis pas plus, mais sachant comment cette intrigue a été mené, je lirais l'autre avec grande joie. En attendant, restons sur cet été noir qui va le devenir pour des familles. Un simple geste peut tout dégénérer et le silence peut apporter une mort douloureuse. J'ai été épaté par la façon dont les éléments se mettent en place et dont l'histoire est réellement complexe.     En conclusion, un titre qui nous entraîne dans le sombre passé de plusieurs personnages. Les années passent, mais les souvenirs restent, la haine grandit et les traumatismes sont bien présents. Une enquête qui nous tient en haleine et nous montre que la voie la plus facile n'est pas celle que l'on croit. Les personnages sont bien travaillés et les relations se découvrent les unes après les autres. La lueur est au bout du tunnel, mais à quel prix ? Ne reste plus qu'à suivre Olivia dans le prochain ! Encore merci pour cette lecture et je dois avouer qu'il n'est vraiment pas passé loin du coup de coeur.    

 Extrait choisi :  

« Après cette visite, le silence et le malaise.
Le professeur d'anglais s'était enfermé dans la chambre de Janek, la flic s'était affaissée sur le canapé, un mug de café dans la main droite. Des corps mutilés, des morts par balles, des cadavres en décomposition, elle en avait déjà vu un certain nombre au cours de ses enquêtes mais chaque fois qu'il s'agissait d'une jeune fille, elle ne pouvait s'empêcher d'y superposer un autre visage féminin. C'était plus fort qu'elle. Son passé lui revenait comme un boomerang. Elle avala une gorgée de café, déjà tiède, essaya de chasser le maquis corse, la silhouette fine, les cris douloureux. Le passé forçait le barrage de sa raison, anéantissait ses efforts de divertissement, et lui imposait des images glaçantes. Elle termina son mug, frotta ses yeux noirs encore maquillés de la veille et tenta d'ébouriffer de la main gauche ses cheveux blonds trop courts. »

Été noir (Lou Salvet)


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