Un jour viendra de Giulia Caminito

Un jour viendra, Giulia Caminito, traduit de l’italien par Laura Brignon, Gallmeister, mars 2021, 284 pages

Gallmeister ouvre son catalogue à des auteurs non américains. J’étais méfiante. Un peu sectaire, la dame ! Où allais-je trouver les grands espaces ? Le Montana ? Les forêts, les rivières ? Mais je n’ai pas résisté très longtemps, j’ai acheté ce roman 8 mois après sa parution…

Et alors ?

Alors, pas de grands espaces, pas de rivière, pas de nature writing… Mais, des collines, des champs, les Marches italiennes, la première guerre mondiale, un loup apprivoisé, un couvent, des anarchistes, des frères pas si frères que ça, des secrets de famille, la grippe espagnole, un prêtre pas très net, du noir, du sombre.

Il avait donc, finalement, tout pour me plaire ce roman. Et il m’a plu mais pas tout de suite. Il m’a fallu du temps pour entrer dedans, pour me ferrer (et encore jamais complètement). Si certains passages m’ont captivée, d’autres m’ont laissée perplexe. Et surtout à cause de l’écriture (ou de la traduction, je ne saurais dire). D’abord, cette mode du non marquage des dialogues me fatigue… Mais bon, c’est dérisoire. J’ai eu l’impression trop souvent d’un manque d’organisation. La narration m’a semblée parfois souffreteuse, j’avais envie de réveiller les mots, de les bousculer pour qu’ils me happent. Je sens bien que je ne définis pas bien ce qui m’a manquée, parce que c’est assez diffus.

Je n’ai encore rien dit de l’histoire. Je vais être brève. Lupo et Nicola, deux frères, grandissent sur les collines des Marches Italiennes. L’un est fier et rebelle, l’autre est faible et fragile. L’un protège l’autre. Sœur Clara, enlevée à l’âge de 8 ans au Soudan, est l’abbesse du couvent qui domine le village. Un secret qui repose sur un mensonge lie une des sœurs aux deux garçons.

Le parallèle entre Clara et Lupo le fils révolté, l’une qui prie, l’autre qui résiste, l’une qui a triomphé d’une enfance laminée grâce à sa foi en Dieu et l’autre qui a triomphé d’une enfance malmenée grâce à sa foi en une vie meilleure, ce parallèle, disais-je, est à mon sens, l’aspect le plus intéressant du roman.

Ce fut donc une lecture plaisante et qui a trouvé son chemin quelques jours après avoir fermé le livre.