Terminus Elicius de Karine Giébel

Terminus Elicius

Papier (249 pages) existe aussi en numérique. Paru aux éditions Pocket en 2020 pour mon édition. 1ère parution aux éditions Vie du rail en 2004 ; 2008 pour pocket.

Résumé de l’éditeur :

Istres-Marseille. Pour Jeanne, la vie est ponctuée par cet aller-retour ferroviaire quotidien entre son travail de gratte-papier au commissariat et la maison de sa mère. Elle attend néanmoins qu’un événement vienne secouer le fil de son existence : un regard, enfin, du capitaine Esposito ? La résolution, peut-être, de cette affaire de serial killer qui défraie la chronique phocéenne ? « Vous êtes si belle, Jeanne Si touchante et si belle. » Ce soir-là, une lettre, glissée entre deux banquettes, semble combler toutes ses espérances. Un peu trop, même. Car derrière le mystérieux soupirant se cache le meurtrier tant recherché par la police. Commence alors une correspondance amoureuse qui, pour Jeanne, n’aura de terminus qu’au bout de l’enfer…

Mon avis :

Ah Karine Giébel, cette femme m’a conquise dès le premier livre lu d’elle. Vous le savez si vous me suivez depuis le début, il s’agit de « Purgatoire des innocents » que j’ai d’ailleurs prévu de relire très bientôt.

Autant vous le dire tout de suite, pour moi Karine Giébel est la Maxime Chattam en jupon, voilà c’est dit. Je suis bien loin d’avoir lu toute leurs bibliographies. Preuve en est je n’avais pas encore pris le temps de lire ce tout premier roman de Karine Giébel.

Avec Terminus Elicius, Karine Giébel prouve qu’elle excelle dans le roman psychologique. Pour un premier roman c’était du grand art ! Même si pour une fois ce ne sera pas un coup de cœur en ce qui me concerne.

Je n’ai pas lu Terminus Elicius, je l’ai dévoré en deux jours, et encore c’est uniquement parce que je n’ai pas pu m’y consacrer comme je le voulais. Je me suis fait manipuler par l’auteure avec plaisir.

Les personnages sont insaisissables, bizarres, étranges. A un point tel que j’en suis arrivée à soupçonner tout le monde, Jeanne compris. Elle a l’air tellement loufoque cette pauvre Jeanne, avec ses tocs, ses angoisses, son manque de personnalité, comme si elle « marchait à côté de sa vie ». Cette expression ne vous est peut-être pas familière, cela veut dire qu’elle préfère imaginer sa vie plutôt que de la vivre.

J’adore la façon dont l’auteure joue avec nos nerfs à travers Jeanne. Ses scrupules à dénoncer Elicius, ce tueur en série qui écrit de si belles lettres. Lettres soit dit en passant, où entre deux déclarations d’amour il lui relate qu’il va tuer, ou qu’il a encore tuer. Sa peur également d’être assassinée à son tour si elle le dénonce. Cette étrange compassion qu’elle semble éprouver. Mais finalement est-ce si évident que ça de dénoncer un psychopathe ? Ne risque-t-elle pas elle-même de tomber dans la folie à force de louvoyer entre des sentiments contraires ?

Même si des bribes de motivations apparaissent quant aux mobiles d’Elicius des raisons qui le pousse à se venger, j’ai apprécié voir Karine Giébel faire voler en éclat mes théories les unes après les autres. N’avoir qu’au dernier instant l’identité d’Elicius. Mon seul regret, c’est cette fin, trop rapide par rapport au reste. Mais franchement si on considère qu’il s’agissait de son premier roman, c’est tout simplement du grand art.

Terminus Elicius est pas passé loin du coup de cœur.

Terminus Elicius de Karine Giebel en bref

Terminus Elicius est le tout premier roman de Karine Giébel. Je n’ai malheureusement pas découvert l’auteure avec ce roman. Je le regrette presque car si les intrigues sont bien menées, que l’auteure joue avec nos nerfs et notre impatience jusqu’à la fin, cette fin justement n’est pas aussi concluante que le reste, elle va trop vite, nous donnant le sentiment de rester sur notre faim. Mais c’était son premier roman, et en remettant le tout dans ce contexte, si j’avais commencé par ce premier roman de Karine Giébel j’aurais sans doute eu un vrai coup de cœur et non pas un presque coup de cœur. Si je l’avais lu en 2004 à sa sortie je vous aurai sans doute dit qu’un grand auteure policier psychologique était née, et j’aurai eu raison suffit de lire « Purgatoire des innocents » pour en être convaincu.

Note : 18/20

A lire si vous aimez : les intrigues bien menées, lorsqu’on connaît le coupable qu’au dernier moment.

Fuyez si vous n’aimez pas :  les fins un peu rapides par rapport au reste du roman.

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