Venez, vous aussi, tenter d'écouter la voix des morts !
Un roman sombre au cœur du CHU de Semier.
Quel est le lien entre le cadavre d'une infirmière jeté au bas de l'escalier menant au service des Urgences, des membres humains tranchés et des corps décapités, entassés dans un ancien laboratoire désaffecté ? Les lieutenants Silaine et Legarde vont être chargés de l'enquête.
De la morgue du CHU de Semier au guichet d'accueil des patients, ils vont inverser les rouages de la mécanique hospitalière, remontant la piste d'un assassin dont ils ne comprennent pas le mobile.
"Nous ne pouvons pas prendre la place d'un mort. Est-ce cela qui a poussé de grands inventeurs comme Edison à vouloir communiquer avec eux ? Les funérailles sont créatrices. Nous ne masquons pas les morts pour nous soustraire à leur pourrissement, mais pour nous reconstruire et en édifier une nouvelle image. Les fraîches paroles d'un défunt pourraient être la matière première de cette charpente. La nécrophonie sera l'antidote aux affres du deuil."
Je voudrais tout d'abord commencer par remercier les Éditions Ex Æquo pour m'avoir proposé ce livre en SP via le site SimPlement.
J'en profite pour valider la catégorie n°43 Concernant la couverture, je trouve qu'elle dépeint assez justement le
(COUVERTURE où l'on voit une partie interne du corps (soit de visu ou Rx ou autre moyen)) du Défi Lecture 2022. Ici, c'est un crâne humain.
sujet de fond du livre, tout comme le titre. Les couleurs sont judicieuses, les éléments aussi. En bref, ça fonctionne et j'aime bien.
Concernant la plume, j'ai aimé découvrir celle de Thierry Dufrenne, qui est fluide et agréable. Très explicative aussi du monde médical, mais pas dans le mauvais sens, plutôt immersive. Je n'y ai trouvé ni longueurs ni lourdeurs. On sent le gros travail de recherche (en plus des connaissances personnelles), ce qui m'a complètement emportée dans son univers. C'est quelque chose que j'apprécie beaucoup.
Le nécrophone ou appareil nécrophonique (spirit phone en anglais) est un projet d'invention du scientifique et industriel américain Thomas Edison. Cet appareil était censé permettre de communiquer avec les morts, en enregistrant leur voix et leurs sons.
La nécrophonie serait donc l'art de faire parler et d'écouter les morts (et pas en tant que médecin légiste ;-) ).D'ailleurs, le gros de l'intrigue va se passer avec le CHU deJe n'ai pas vraiment réussi à accrocher aux personnages. Celui de Laura, impulsive et égoïste, m'a passablement énervé. Lucille, elle, laisse facilement s'envenimer les choses au lieu de crever l'abcès (après je ne vais pas la juger, j'ai tendance à emmagasiner aussi quand ça ne vaNiveau intrigue nous, lecteur, connaissons déjà le En résumé, j'ai passé un bon moment entre les pages de ce livre, avec une enquête rythmée et toujours intéressante. L'auteur nous plonge au cœur du CHU de Semier tout autant qu'en celui de l'enquête, avec une plume fluide, agréable et immersive. Je regrette juste de ne pas vraiment avoir accroché aux personnages, ainsi qu'un petit manque d'explications supplémentaire sur le méchant de l'histoire.
Dans un premier temps, on peut dire que le roman est scindé en deux. D'un côté, il y a l'enquête policière et, de l'autre un côté plus thriller avec victimes et bourreau. J'ai beaucoup aimé cette alternance, très intéressante, même si l'enquête policière est beaucoup plus présente.
Semier au centre, entre l'hôpital lui-même et le service de la morgue. Une employée retrouvée jetée au bas des escaliers, des morceaux de corps humains découverts par hasard dans une salle désaffectée de l'hôpital... Qui est le coupable ? Comment a-t-il déjoué les caméras de sécurité ? D'ailleurs, les deux affaires ont-elles un lien ou n'ont-elles rien à voir ?
C'est ce que les lieutenants Adrien Legarde et Laura Silaine vont tenter de découvrir, en plus du mobile du/des tueur/s. Les lieutenants William Mc Cael et Abdel Loutfi vont venir les épauler par la suite, sous la tutelle du commandant Duchêne.
pas), mais je dois reconnaître que je l'ai trouvée plutôt travaillée, tenace, et aussi courageuse qu'inconsciente. Théo, lui, préfère noyer ses soucis dans l'alcool que de tenter de réagir. À part sa conduite plus que sportive et une légère mention hypocondrie, j'ai trouvé que le personnage d'Adrien, pourtant un des enquêteurs principaux, ne ressortait pas. Après, ça lui donne aussi un côté réaliste, et qui sort des clichés du vieux flic alcoolique et célibataire qui se bat contre les ombres de son passé douloureux. J'ai bien aimé le commandant Duchêne, aussi carré que dénotant parfois avec des traits d'humour impromptus.
pourquoi de ces meurtres. Mais, avec les enquêteurs, nous allons tenter de découvrir le comment, ou du moins une partie. J'ai aimé suivre l'enquête qui ne reste jamais au point mort, il s'y passe toujours quelque chose, même si c'est parfois pour se diriger vers de faux indices. J'ai ressenti une accélération des pistes et des révélations vers les pages 200 où les choses commencent à s'enchainer de plus en plus vite, jusqu'au final. J'ai beaucoup apprécié.
Le cadre médical est un milieu qui me plait beaucoup, même si je suis plus habituée à des thrillers médicaux traitant d'épidémies ou de manipulations génétiques. Là, nous avons un côté très légèrement fantastique (tout dépend de si l'on croit ou non à la vie après la mort) qui n'est pas déplaisant. Ce qui m'a plu aussi, c'est d'en apprendre plus sur le côté fonctionnel de l'hôpital et de la morgue. Ici, peu de termes médicaux ou de procédures médicales, mais plutôt des procédures administratives et le fonctionnement général : prise et annulation des rendez-vous, surveillance des allées et venues, transit des corps, évacuation des déchets opératoires, résolution des problèmes lors de cas peu communs... Ce genre de chose. Ça peut sembler rébarbatif dit comme ça, mais personnellement, je trouve ça très intéressant.
Même si j'ai adoré suivre l'enquête, je trouve que le policier prend beaucoup le pas sur le thriller, alors que le livre est qualifié en tant que tel. Du coup, je suis un peu restée sur ma faim concernant le méchant de l'histoire. J'aurais aimé en apprendre encore plus à son sujet, sur ses débuts, ses découvertes...
J'ai apprécié la fin qui se conclue sur une note assez glaçante et nous laisse imaginer plein de choses. Mention spéciale au congélateur sauvage, j'a rigolé toute seule... ^^'
Un livre que je vous recommande néanmoins sans souci.