Fahrenheit 451, Ray Bradbury
Si vous ne voulez pas qu'un homme se rende malheureux avec la politique, n'allez pas lui casser la tête en lui proposant deux points de vue sur une question ; proposez-lui en un seul. Mieux encore, ne lui en proposez aucun. [...] Proposez des concours ou l'on gagne en se souvenant des paroles de quelque chanson populaire, du nom de la capitale de tel ou tel Etat ou de la quantité de maïs récolté dans l'Iowa l'année précédente. Bourrez les gens de données incombustibles, gorgez-les de "faits" qu'ils se sentent gavés, mais absolument "brillants" côté informations. Ils auront l'impression de penser, ils auront le sentiment du mouvement tout en faisant du sur place.
ien que cela ne soit nullement prévu ni même intentionnel, il semblerait que l'année 2021 soit celle où je me suis enfin décidée à lire les " plus grands classiques " de la science-fiction, et même plus précisément de la dystopie, ceux qu'il faut " absolument lire une fois dans sa vie " à en croire tous les critiques littéraires, les libraires, les bibliothécaires, ou tout simplement la foule innombrable de lecteurs " transcendés ". Après La servante écarlate il y a quelques mois, c'est au tour de " l'incomparable " Fahrenheit 451 de sortir de la pile à lire ... Et contrairement à La servante écarlate pour lequel j'éprouvais une sorte de défiance instinctive - qui s'est avérée justifiée, je n'ai effectivement pas apprécié cet " incontournable " de l'anticipation -, c'est avec confiance et enthousiasme que je me suis plongée dans Fahrenheit 451 : de ce que j'en lisais, de ce qu'on m'en disait, c'était un roman qui avait absolument tout pour me plaire, que ça soit du point de vue des thématiques abordées ou de celui du style littéraire, j'étais donc persuadée que j'allais apprécier et savourer ma lecture ... Mais il semblerait que ces fameux " grands classiques " unanimement encensés ne soient pas pour moi : c'est une nouvelle fois une profonde déception, plus amère encore que je ne l'ai pas du tout vu venir.