Auteur : Chris Red
Éditions : Auto-édité
Paru le : 09 décembre 2019
536 pages
Thème : Policier/Thriller
disponible sur Amazon
J'ai adoré !
Résumé
« Deux frères que tout oppose, deux hommes unis par les liens du sang. L’un est corrompu par un véritable fléau, la drogue. L’autre est l’idole de Highland City, la ville dans lequel il exerce le métier de footballeur.Highland City, une mégalopole qui n’échappe pas à la cupidité des hommes. Alors que le gang des Owls contrôle les réseaux criminels de la ville, Luis Matargo, un jeune policier ambitieux, se voit promu au rang d’inspecteur. Devant composer avec l’inspecteur Erik Jonas, il se voit confier un dossier problématique, celui d’un homme soupçonné d’être impliqué dans des affaires de prostitution, de trafic de drogue et d’organisation de paris illégaux.
Cet homme s’appelle Marc Le Juste.
Chantage, manipulation et persuasion sont tant de cordes à son arc. Grâce à l’aide de Theo Schwartzmann, il espère profiter de la trajectoire de la vedette locale, Enzo Garibaldi. Dans cet univers impitoyable, l’attrait de l’argent a plus de valeur que les liens du sang… »
Ma chronique
Je remercie Chris pour m'avoir laissé découvrir sa plume sur un autre type de livre : le policier !
Habituée à lire les histoires de science-fiction de cet auteur, c'est avec joie et appréhension que je me suis demandée où il voulait aller. Si au début je me suis dis que la couverture était vraiment particulière, sachez que c'est normal, le récit est tiré d'une Web-série et par conséquent elle me semble bien pour ce cas, mdr. Le ton me fait penser un peu à Sin City, pour ceux qui connaissent avec cette impression d'aura malfaisante de la ville complète. Highland city est LA ville qui est maintenue par des trafiquants de niveau différent. La police tente de faire tomber un gros bonnet : Marc Le Juste (restaurant de façade, filles dans les bas-fonds entre autres). Cet homme a le bras très long, de nombreux personnages dans sa poche et le besoin d'en avoir toujours plus. Quant un gamin, Théo n'a pas réussi à vendre sa came pour payer ses dettes, très peu de solutions viennent à lui. Mourir, mais ça non, vendre tout en 24heures et pour ça il faut de sacrés contacts et des mecs qui ont de la tune, ou impliquer son demi-frère sans le vouloir dans un micmac entre quatre murs pour que big boss soit content. Autant dire que ses dents se desserrent un peu
Dans le même temps nous faisons la connaissance d'un certain nombre de personnages. Luis Matargo et Erik Jonas sont deux policiers chargés de faire tomber Marc Le Juste. Le petit jeune fougueux qui veut rester dans la légalité, et le vieux roublard qui s'approche facilement du mauvais côté pour la bonne cause. Leur équipe est vraiment un composé de deux éléments bien distincts différents au possible et cela fonctionne plutôt bien. Quelques rancœurs, jalousies, l'un voulant avoir raison, l'autre voulant démontrer les torts du second, ils arrivent à trouver un terrain d'entente. Ils m'ont de suite beaucoup plu, leurs différences font que cela donne une bonne équipe, que j'ai adoré suivre. Les jumeaux Alekseï et Maksim travaillant pour Marc comme hommes à tout faire et compagnie. J'ai apprécié le fait d'avoir de différences entre les deux, ne pas forcément aimer les mêmes choses, femmes, nourriture; ne pas aspirer au même avenir. Les liens du sang leur sont également dédiés pour plusieurs raisons, dont leur propension à se serrer les coudes quoi qu'il puisse arriver. Nous avons également tonton Gianpaolo qui est mon personnage préféré, Mona, Genevève de Montclair, Mélissa...
L'enquête pour trouver des preuves et ainsi faire tomber le plus gros mafieux qui est sorti de terre se transforme allégrement en quelque chose de plus gros. Chacun va tenter de tirer son épingle du jeu, de ne pas être dans le mauvais camp, d'être encore en vie. Des hommes et femmes de l'ombre qui tirent les ficelles d'un jeu de massacre où chaque personnage n'est qu'un pion posé à l'endroit voulu. Il n'y a que très peu de carnage, c'est plus subtil même si certains tirent leur révérence. Les manipulations sont nombreuses, les trahisons tout autant et ce lien de la famille qui ressort un peu partout sans qu'on s'y attende. Un peu de russe, un soupçon d'italien, des français incorruptibles ou déjà dans les mailles du filet, les protagonistes ont un petit quelque chose qui nous donne envie de lire le livre rapidement. Comme l'indique lui-même l'auteur, il reste des questions sans réponses sur la fin à savoir l'avenir de certains personnages. Est-ce que cela signifie qu'il y aura une suite, ou qu'il laisse l'imagination au lecteur ? L'un comme l'autre, cela me convient. En conclusion, un policier qui change un peu de l'ordinaire, dans le sens où nous sentons la patte de la web-série, le soupçon de glauque, l'atmosphère un peu lourde qui entourent les personnages. L'argent coule à flot, tout comme la drogue, la prostitution, les paris, les intimidations... Théo est dans un engrenage qui l'a obligé à revoir ses priorités. Si le remord le tenaille, les choix faits ont tous un impact qui va inéluctablement changer la vie de tous. Reste à savoir qui sera là pour le point final. Chris, si tu écris un autre policier je suis preneuse !
Extrait choisi :
« — Je vois. Je me disais qu’un frère reste un frère. Vous êtes unis par un lien spécial. Il a beau être ce qu’il est, vous partagez le même sang. S’il lui arrivait quoi que ce soit en conséquence de l’une de tes décisions, tu es sûr que tu en ressortirais indemne ?
Enzo hésita à répondre, non pas car il était en proie au doute, mais plutôt parce qu’il n’osait pas l’affirmer à haute voix.
— Écoute Gianpaolo, je vais te laisser, il se fait tard, merci de m’avoir écouté. Maintenant, j’ai besoin de réfléchir.
— Et de dormir, tu as vu l’heure qu’il est ? En attendant, tu as toujours un match à disputer en milieu de semaine, et le titre de champion n’est toujours pas acquis.
— Je sais, Gianpaolo, je sais.
— Et surtout, avant de faire une connerie, tiens-moi au courant. Que je sois le premier informé. Et dernière chose, n’en parle surtout pas aux flics.
La réputation de la police d’Highland City n’était plus à faire, et ce n’était pas un vieux poisson comme Gianpaolo Pessentini qui allait redorer leur blason terni par la corruption, l’incompétence et l’absentéisme.
— T’inquiète, Gianpaolo.
T’inquiète. À d’autres ouais, t’es mort de trouille, petit[…] »