Deus Irae, leur roman commun, paru en 1976, vient d’être réédité.
Charlottesville, Utah, après l'holocauste qui a mis fin à la Troisième Guerre mondiale. Deux Eglises se partagent le monde des croyants, l’Eglise chrétienne (Le Bien), l’ancien culte en décrépitude dont Jim Abernathy gère la paroisse, et celle qui vénère Deus Irae (Le Mal), le Dieu de la Colère qui est à l’origine du conflit nucléaire. Tibor McMasters, homme-tronc, mais peintre, est chargé de réaliser une fresque avec le portrait du Dieu de la Colère pour réanimer la foi des fidèles ; il part à sa recherche pour en prendre une photo expressive qui lui servira de modèle…
Tibor, sans bras, ni jambes, se déplace dans un chariot tiré par une vache, équipé d’un matériel sophistiqué, des prothèses alimentées par une grosse batterie en lieu et place de ses mains et bras. Le chaotique périple traverse un monde de désolation où les êtres vivants sont des mutants ou des « choses » extravagantes comme des insectes géants, un geai qui parle etc. Le pas très vaillant Tibor est bientôt rejoint par Pete Sands, envoyé par Jim Abernathy, qui ne voit pas d’un bon œil la mission de l’handicapé, pouvant nuire à sa propre Eglise et quand un autre larron les rejoint, Jack Schuld, secrètement missionné par une police dont on ne saura pas grand-chose, pour tuer le Dieu de la Colère, la partie va s’avérer complexe à jouer pour les trois acteurs, chacun ayant ses propres motivations contraires à celles des autres.
Je ne vais pas tergiverser, c’est un peu duraille à suivre cette histoire pas très claire ! Roman mystique baignant dans la religion, où le Dieu du Mal ne serait en fait qu’un homme dans « une société qui ne croyait plus à rien pour avoir découvert que la plupart des choses auxquelles elle avait cru n’étaient en fait que mensonge. »
« Je confesse avec la plus grande humilité avoir délibérément absorbé des drogues d’une nature complexe dans le dessein de transcender la réalité quotidienne et d’avoir une vue de l’absolu, ce qui était une erreur. De plus, je confesse qu’en toute honnêteté je croyais, et d’ailleurs, je n’ai pas cessé d’y croire, en l’authenticité de ma vision : c’est bien Lui que j’ai vu, et, si je me trompe, je Le supplie de me pardonner. Mais si c’était bien Lui, alors c’est qu’Il l’a voulu. »
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Françoise Cartano