Il fallait le faire... Publier en 2021 un journal écrit en 1959, qui couvre la période 1951-1953. Le journal intime de deux amoureux, et pas n'importe lesquels. Paul Guimard voulait aider sa femme, Benoîte Groult, à se lancer dans l'écriture. Il relève le défi et celui-ci est concluant : cet écrit est resplendissant. Paul Guimard parle avec tant d'emphase de celle qui partage sa vie. Humour, phrases volubiles c'est elle, bien elle, Benoîte Groult.
Alors qu'est-ce qu'on peut bien faire de sa vie quand on pas d'activités professionnelles ? On épouse, on fait des enfants, on assume son rôle de mère de famille, tant bien que mal, et un quotidien sans anicroche. Le couple est solide bien que naissent parfois quelques infidélités. L'on aime ailleurs, mais discrètement.
D'abord, chacun griffonne de son côté, sans manquer de jeter un petit coup d'œil furtif sur ce que l'autre dévoile. Ils relatent ainsi leurs émois, leurs défaillances, tout ce que leur relation leur apporte au quotidien, tout ce que l'un et l'autre nourrissent dans la relation de couple. Ils écrivent au lit sur ce que leur inspire la journée basée sur l'état de leur relation, l'un à part de l'autre, d'abord, puis l'un avec l'autre.
En conclusion : voici un journal ingénieux, tantôt jubilatoire, tantôt cruel, issu d'une plume magistrale... Aussi, le constat indéniable d'écrivains talentueux couronnés de gloire et de nombreux succès...
À lire, non pour découvrir quelques pans de la vie intime d'un couple de renom mais bien pour savourer le chassé-croisé de deux plumes amoureuses et envolées...
Journal amoureux de Benoîte Groult et Paul Guimard, préface de Blandine de Caunes