Campus : fraternité infernale chez les humanos

CAMPUS : FRATERNITÉ INFERNALE CHEZ LES HUMANOS
L'amitié, quand on est jeune, c'est une bien belle chose, un sentiment puissant, parfois naïf. Jake et Wyatt sont ainsi les meilleurs amis du monde, même si au premier coup d'œil beaucoup de choses les séparent. Malheureusement le premier nommé
 déménage, laissant le second dans un état de tristesse totale, en partie atténué par la possibilité de retrouver son pote grâce aux jeux en réseau, dans la soirée. Les deux gamins grandissent jusqu'à ce qu'arrive l'âge d'entrer à l'université. S'il a perdu sa mère dans un accident et qu'il est beaucoup plus réservé, emprunté, Wyatt est une sorte de geek; Jake lui un blondinet sportif et extraverti, qui entend bien s'amuser et profiter de sa nouvelle existence estudiantine. C'est la raison pour laquelle il décide d'intégrer Omega Zeta Nu, qui est une sorte de fraternité dans laquelle les jeunes peuvent exprimer leurs sentiments les plus grégaires et agrégants. Il tente de convaincre son ami de l'accompagner mais sans grand succès. Quelque chose cloche d'ailleurs... Wyatt a eu la désagréable surprise de voir à travers la fenêtre de la chambre qu'il occupe en cohabitation avec son ami une étrange figure humaine, à tête de lapin, en train de dévorer une grenouille. Était-ce une apparition ou un mauvais présage, toujours est-il que la fraternité cache de lourds secrets. Dès son entrée Jack est initié à un rituel qui repose sur la magie noire; les nouveaux adaptes sont rebaptisés du nom d'une entité satanique, et ils doivent se plier à des règles strictes. Conséquence néfaste pour avoir versé un peu de son propre sang, et avoir accepté de participer à ce délire mystique, le blondinet commence à entendre des voix dans sa tête, des phrases qui le guident puis lui intiment de faire des choses, bouleversant son quotidien, au point de le faire douter de tout ce qui l'entoure, y compris de ses poches. Clairement, l'histoire bascule dans l'ésotérisme le plus inquiétant, au fur et à mesure que l'emprise de la fraternité sur Jake se concrétise... CAMPUS : FRATERNITÉ INFERNALE CHEZ LES HUMANOS
Jon Ellis aborde donc le thème de l'amitié, de l'entrée dans la vie adulte, de sa nécessaire prise de (nouveaux) repères. C'est l'âge où même les relations les plus étroites sont mises à rude épreuve, car tout le monde change, évolue, trouve de nouveaux horizons, se forge une vie, une destinée. Le changement de Jake n'est pas que naturel, il se caractérise par l'emprise de puissances occultes, facilités par une jolie rousse aux formes abondantes, qui le séduit d'emblée et sera le catalyseur de sa descente aux enfers. Le récit évite de tomber dans l'outrance, et de mettre en scène les conséquences désastreuses de l'arrivée de déités sataniques sur notre plan d'existence. Nous sommes bien plus préoccupés par le microcosme de la faculté, et les conséquences directes de tout ceci sur un groupe restreint de personnes, avec le binôme Wyatt/Jack et leurs amies respectives. Hugo Petrus (souvent aperçu chez DC Comics ces dernières années) est le dessinateur efficace qui prend en main l'ensemble pour le rendre si attrayant. Il possède un trait d'une pureté et d'une précision remarquables. Chaque page est parfaitement lisible, truffée de petits détails, les visages et les expressions faciales sont clairement réussis et ajoutent de l'émotion à cet album dont la couverture élégante et épurée (cette étudiante à tête de lapin...) est aussi mystérieuse que fonctionnelle. Une jolie petite réussite disponible chez les Humanos, le genre de parution qui se dévore d'une traite, sans la moindre pause, artistiquement aboutie. Vous pouvez y aller, promis.  CAMPUS : FRATERNITÉ INFERNALE CHEZ LES HUMANOS
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