J'ai un peu de mal à évaluer la lecture d'Essence. Je reste super admirative de l'idée originale que je ne dévoilerai pas volontairement pour laisser planer le suspense. J'aime beaucoup les couleurs et le graphisme m'a bien intriguée : j'ai apprécié de découvrir l'itinéraire de vie du héros, sa quête (sans que lui-même ne sache de quoi il en retourne... j'ai trouvé le pitch vraiment intéressant). J'ai longtemps été captivée par le scénario. Mais la répétition de certaines scènes/décors et la fin m'ont profondément déroutée (c'est le cas de le dire) parce que l'objectif qui semble premier dans cette histoire c'est bien de trouver de l'essence... et franchement ce n'est pas facile tous les jours !

Dans Essence, les deux auteurs ont choisi l'économie des mots : il y a des dialogues quand il le faut et parfois des images sans mots parce que le descriptif se suffit à lui-même. Les dialogues sont punchys, rien à dire à ce niveau-là. J'ai adoré la construction de l'univers (à la fois réel et imaginaire... je n'en dis pas plus) : les lieux sont formidables, les voitures changent en un clin d’œil (ou de pensée). Longtemps j'ai aimé cette histoire et puis, je me suis lassée parce que j'ai arrêté d'y croire : j'ai perdu le fil conducteur de ce qui m'était raconté, je n'ai pas cru du tout aux raisons du changement de vie du héros, mais alors pas du tout. Je sais que ce que j'écris n'est pas d'une très grande limpidité, mais c 'est cela ou je vous dévoile tout (et l'objectif est quand même de vous laisser la surprise). Et franchement cela m'a attristée de ne pas rester autant scotchée parce que j'ai apprécié tout le boulot fait pour placer les scènes, raconter un univers, esquisser un passé et un avenir. Il y a des moments fantastiques : j'ai adoré la maison d'Achille, l'énorme travail graphique sur les perspectives.

Bref une lecture que j'aurais aimé adorer, qui m'a apporté des émotions et puis qui m'a un peu retenue.

Éditions Futuropolis