Titre : J’irai cracher sur vos tombes
Auteur : Boris Vian
Date de parution : juin 2008 (1ère parution : 1946)
Editions : Le Livre de Poche
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Au sud des Etats-Unis, Lee Anderson s’installe dans la ville de Buckton où personne ne le connaît afin de reprendre la gestion de la librairie. Un homme a la peau blanche qui garde le silence sur le sang noir qui coule dans ses veines.
Petit à petit, Lee se fraie une place au sein d’un groupe de jeunes. Les filles sont aguicheuses et il enchaîne les conquêtes. Sexe et alcool rythment leurs soirées.
Mais Lee n’est pas là par hasard. Il a un plan bien précis en tête et la vengeance anime tous ses moindres gestes. Une vengeance qui l’obsède depuis le lynchage de son frère noir. Et il compte bien faire payer aux Blancs le prix fort.
J’ai ouvert ce roman les yeux fermés, en ignorant tout du contenu et en ayant seulement en tête la fantaisie de L’écume des jours qui m’avait beaucoup plu adolescente. Et force est de constater que ces deux lectures n’ont aucun point commun, bien au contraire.
Boris Vian alias Vernon Sullivan choque, provoque, transgresse et je ne suis pas surprise du scandale qu’a engendré cette publication en 1946.
Il faut avoir l’estomac bien accroché pour aller au bout de ce court roman noir d’autant plus que les dernières scènes nous conduisent au summum de la violence.
La prose est crue, va droit au but, sans fioritures. La tension monte peu à peu et l’atmosphère malsaine qu’instaure avec talent Boris Vian nous tient en haleine jusqu’aux dernières pages.
On découvre cette histoire licencieuse guidée par la haine, la rage de notre héros avec pour thématique centrale la ségrégation qui touche la population noire aux Etats-Unis.
Une lecture dérangeante, dont on ne sort pas indemne. Un uppercut.
Un billet qui signe ma nouvelle participation au challenge «Les classiques c’est fantastique» organisé par Moka Milla et Mes Pages Versicolores.