Féministe, un livre qui n’a pas peur de traiter les idiots par leur nom!
╰☆ Résumé ☆╮
« La voix de celle qui est devenue apôtre des apôtres. » En 2016, le pape François décide d’élever Marie-Madeleine au rang d’apôtre des apôtres, brisant ainsi l’image de prostituée véhiculée depuis des siècles par l’Église. Mais qui est Marie de Magdala dont l’évangile apocryphe a toujours été discrédité ? Marie-Madeleine est la plus proche compagne de Jésus, elle est également le témoin oculaire et privilégié des nombreux miracles qu’il accomplit, de ses relations avec ses disciples et de son agonie sur la croix. Trente ans après la mort de Jésus, au crépuscule de sa vie, elle décide de témoigner. Ces miracles ont-ils vraiment eu lieu ? Qui a multiplié les pains ? Qui a guéri les malades ? Jésus est-il vraiment ressuscité des morts ? Marie de Magdala répond à ces questions et à bien d’autres. Cristina Fallarás livre une grande œuvre de fiction, inspirée des écritures et des documents historiques mais avec une approche réaliste et contemporaine. Le résultat est un portrait fort et sensuel d’une femme libre, dont le rôle dans la fondation du christianisme a été systématiquement effacé par les pouvoirs de l’Église. En tête des ventes, dès sa sortie, ce roman historique a suscité un intense débat en Espagne.
✿ Mon avis ✿
Si le titre vous fait penser à la bible, vous allez être surpris ! Ce livre n’est point religieux. Certes il parle en majorité du Nazaréen connu sous le nom de Jesus. Mais c’est avant tout un récit féministe, fort et beau qui met en avant les femmes, la connaissance, la science et qui désacralise le mythe du Christ.
Marie de Magdala prend la parole pour réveiller les consciences et nous montre que ces hommes, ces disciples et admirateurs qui suivaient le Nazaréen partout, espérant miracle après miracle n’étaient en réalité que de sombres idiots.
Nous passons une belle partie du début aux côtés de Marie bien avant que son chemin ne croise celui du Nazaréen. Nous apprendrons qu’elle est loin d’être une catin comme certains textes le laisse supposer. Elle a vécu avec son père dans un pavillon où les blessés, perdus, nécessiteux étaient pris en charge et soignés. Surtout des femmes laissées a l’abandon dans leur malheur. La science, les soins, l’aide. Voilà des choses en lesquelles Marie croit.
C’est un texte qui nous plonge dans une atmosphère étrange. Pas tout à fait un roman ni un essai, nous sommes entre les deux. Une évangile comme le titre l’indique mais surtout une œuvre qui veut apporter un peu de bon sens, qui met les femmes qui n’ont pas peur de se retrousser les manches et qui ont une opinion au devant de la scène.
La mémoire historique est également citée en 4e de couverture et je trouve ce terme parfait pour caractériser ce livre. L’autrice cherche à donner un éclairage neuf sur cet homme qui a déchaîné les foules et qui a donné sa vie pour ses croyances. Les deux protagonistes partagent le même combat et c’est d’ailleurs pour cela qu’ils ont partagé un bout de chemin ensemble : en finir avec le pouvoir, les lois, le temps, l’obéissance, la tyrannie du châtiment et de la violence.
Une lecture éclairante bien que le récit ne m’ait pas passionné plus que de raison. En tant que lecture féministe, j’aime beaucoup la voix de Marie. Mais le style et l’atmosphère m’ont un peu laissée sur ma fin. A découvrir si vous souhaitez redécouvrir le parcours du Christ d’après les yeux d’une femme en avance sur son époque !
Un grand merci à la masse critique Babelio et aux éditions Hervé Chopin pour cette jolie découverte de la rentrée littéraire de janvier !
CHRONIQUE #729 – Février 2022
- Editeur : Hervé Chopin
- Parution : 6 janvier 2022
- Nombre de pages : 250 pages
- Genre : Littérature / Historique