Auteur : Christian Guillerme
Éditions : Taurnada
Paru le : 09 septembre 2021
256 pages
Thème : Thriller
disponible sur le site de l'éditeur
et sur Amazon
Je suis mitigée
Résumé
« Un site de petites annonces en ligne comme il en existe des dizaines.L'arnaque de trois amis, noyée parmi des milliers de bonnes affaires.
Un individu dangereux qui sommeille au milieu des acheteurs potentiels.
Quelle était la probabilité qu'ils se croisent ?
Transaction… l'engrenage fatal est enclenché ! »
Ma chronique
Je remercie Joël ainsi que la maison d'éditions Taurnada pour m'avoir envoyé cette lecture.
Ayant déjà eu l'occasion de découvrir l'auteur par un autre livre de la même maison d'éditions : Urbex Sed Lex qui avait été un sacré coup de cœur (vous pouvez lire mon avis ici) c'est tout naturellement que j'ai eu envie de découvrir ce qui se passe dans celui-ci. Transaction débute sur une scène finale et même si j'adore Colombo pour la façon dont nous savons qui est le tueur, ici il s'agit plutôt d'un suicide poussé par une transaction "mal faite". Les souvenirs affluent au moment de l'impact et nous retournons dans le passé pour mieux comprendre ce qui a bien pu se produire pour en arriver là.
J'ai beaucoup aimé suivre celui qui doit faire face à cette arnaque. Comment serions-nous si un jour nous sommes dans ce cas ? Tout comme l'auteur, nous aurions forcément envie de frapper dans quelque chose, d'être dédommagé, mais si nous étions plutôt comme Odin et que la rage prenait le pas sur notre conscience, jusqu'où pourrions-nous aller ? Concernant le trio je n'ai malheureusement pas ressenti une quelconque émotion pour eux, comme s'ils continuaient à vivre tranquillement jusqu'au grain de poussière qui se met dans l’œil. Je ne sais pas trop comment l'expliquer. Le livre se lit très facilement, la plume est toujours aussi bonne, c'est le côté thriller qui m'a fait faux bonds, je pense. Il y a une certaine tension du côté de celui qui s'est fait avoir et un peu avec Alphonse, mais autrement je suis restée sur ma faim. Je m'attendais à plus d'emprise pour en arriver au début du livre. Des chapitres courts qui indiquent qu'il va y avoir précipitation, que le stress va monter en flèche, sauf que les rebondissements arrivent et ce qui se produit est, je ne dirais pas couru d'avance, mais on sent bien ce qui va se produire. Je m'attendais à plus de confrontations, de défense aussi. Le passage avec Manal m'a beaucoup plu par contre, on sent la combattivité dans les personnages et ça c'est vraiment un super point ! Nous passons d'une vente à une traque. Alphonse est sympa, Johan est un bon protecteur, Manal une amie comme on voudrait, mais le choix qu'ils ont fait va mal tourner. L'acheteur est capable de tout, jusqu'à un point inimaginable. Il est évoqué la manière de gérer les suicides lorsque l'on voit un homme ou une femme se jeter sous les roues d'un métro, tout comme l'évocation de la violence au sein d'un couple, qu'elle soit verbale ou physique. Une situation qui aurait dû s'arrêter rapidement devient de plus en plus incontrôlable, surtout du coté de l'acheteur. Pour le vendeur, il stresse de recevoir ses mails sans pour autant se dire qu'il pourrait faire quelque chose, surtout si son ami lui a dis qu'il allait forcément lâcher l'affaire. Sauf que ce n'est pas le cas. la peur s'infiltre sournoisement dans les veines d'Alphonse, tandis que Johan n'a pas vraiment le temps de comprendre ce qui se passe. Quelques passages sont revus du point de vue de l'acheteur, les mêmes que nous avons eu la page précédente avec Johan par exemple. C'est dommage d'avoir repris les mêmes scènes en ajoutant juste les quelques réflexions de l'autre. Par contre, la fin nous laisse sur un moment terrifiant où nous comprenons que rien n'est fini, tout peut recommencer. En conclusion, j'ai adoré certains points et d'autres m'ont laissé de marbre. Tout le côté de l'acheteur est surprenant, la violence qui monte rapidement tout en comprenant ce qui se produit en lui. Son état d'esprit qui se détériore et pense que le mal qu'on lui a fait sera réparé en agissant comme il le fait. Son raisonnement ne s'embarrasse pas de codes, de lois, il est la loi. Les scènes avec ce personnage indique qu'il ne cesse d'y penser, alors que les autres personnages oublient facilement certains détails, regardant plus souvent leur nombril. Est-ce que c'est une manière de l'auteur de nous montrer qu'il faut s'occuper des autres ? Je m'attendais à plus de peur dans les pensées du trio, plus de traques dans le sens où l'acheteur au final est peu présent. Le côté cela peut vous arriver, même si personnellement je ne m'amuserais pas à vendre un truc qui ne fonctionne pas et ne deviendrais pas comme ce fou furieux, fait froid dans le dos.
Extrait choisi :
« Toujours rien. Et si ça ne servait à rien, si je perdais vraiment mon temps ? Il avait à peine entamé son demi. Le jour commençait à baisser d'intensité. Il était songeur. Se pouvait-il qu'il n'arrive jamais à ses fins ? N'était-ce pas utopique de vouloir retrouver quelqu'un qu'il n'avait vu qu'une seule fois et qui n'habitait peut-être pas la même ville ? Il se demanda s'il lui serait possible de revendre à son tour la caméra défectueuse, histoire de ne pas subir de perte financière. Après tout, rien de plus facile que de trouver un autre pigeon. Il chassa cette idée en secouant la tête. Pas question ! Il ne voulait pas se rabaisser à ça, et l'accepter reviendrait à entériner sa "défaite" ! Non, il fallait persévérer, ne rien lâcher ! »