Les dictionnaires ce monde merveilleux

Enfant je vouais un amour immodéré pour les dictionnaires et les encyclopédies. Un bonheur que les plus jeunes aujourd’hui ne connaissent plus. Google et Wikipédia ont tué le plaisir de la recherche puisque tout le savoir est désormais dans votre poche, il suffit de sortir son smartphone et la quasi-totalité des connaissances humaines sont accessibles en un ou deux clics ! C’est génial et triste à la fois pour ceux qui comme moi, ont connu ces deux époques.

Mon plus vieux souvenir remonte à mes cinq ou six ans (?), disons quand je savais lire couramment. Mon émerveillement devant ce vieux dictionnaire Larousse datant de 1948, que j’ai récupéré et conserve dans ma bibliothèque. Déjà à l’époque, il me semblait vieux avec ses pages jaunies par endroits mais à la tranche rose saumon. Et comme j’évoque ses couleurs, les fameuses pages roses, entre les noms communs et les noms propres, répertoriant des citations latines, me semblaient le summum du savoir. Pour mon âge le respectable ouvrage pesait bien lourd et je devais le poser sur une table ou mes genoux pour le lire. Et pour le lire, je l’ai lu ! J’ai entamé une lecture page après page, mot après mot avant de crier grâce.

Par contre, un peu plus tard mon grand intérêt pour les mythologies grecque et romaine [ Ah, ces héros présents dans les deux mythologies mais sous des noms différents, délicieuse embrouille ! Et que valent ces dadais de chez Marvel qui se baladent avec leur slip par-dessus leur collant !!!! comparés à Hercule et ses travaux ou bien Zeus qui se transforme en cygne pour séduire la belle Léda…] ainsi que pour la Bible et autres religions, m’a amené à éplucher mot après mot dans les noms propres, pour y retrouver la trace de tous les acteurs de ces épopées, d’Aaron fils ainé de Moïse à Zoïle, critique envieux d’Homère, j’ai commencé à user mes yeux sur ces lignes écrites bien petit. Les noms propres, je les ai tous lus, qu’en ai-je retenu ? Au mieux, un vernis de culture générale.