Au commencement de tout, il n'y avait rien! La Terre était infertile, un caillou sans la moindre trace de vie. C'est alors que le dragon Pandore, la mère de tous les dragons, enfanta quatre créatures. Cette légende occupe la première page du tome 1 de Ouroboros où on assiste à la naissance de quatre petits dragons, dont les talents particulier, vont être à la base de toute l'humanité. Lorsque Pandore meurt, il ne reste plus à sa progéniture qu'à se mêler aux hommes, nés eux-aussi entre-temps, prendre apparence humaine et se mettre à copuler comme des dingues, pour assurer leur reproduction, puisque des hybrides homme/dragon sont possibles. Voilà plus ou moins ce qu'on nous raconte pour poser les enjeux de ce qui s'annonce être une histoire en deux tomes. Tout ceci pourrait être intéressant, et en effet cela commence plutôt bien. D'ailleurs les dessins sont vraiment très soignés, Ceyles s'affranchit d'une mise en page classique avec des planches vivantes et bénéficiant d'une mise en couleurs efficace. Là où le bât blesse un peu, c'est ensuite, lorsque commencent à être introduit les personnages qui vont être importants pour le récit. On se retrouve dans le désert, au milieu des Bédouins, avec un petit garçon qui est censé être le fils de la mère des dragons, un certain Xiao. Il est en proie au délire, une forte fièvre, et son destin tarde à s'accomplir. Pour l'aider on retrouve Azram, une sorte de sage mystique, qui est aller voler l'amulette de Saladin, le seul objet qui pourra probablement vaincre la moitié dragon du petit garçon, et donc permettre de préserver le monde du danger qu'il lui fera courir. Là en effet on commence à se dire qu'il y a comme quelque chose d'un peu confus, comme si l'histoire empruntait de multiples directions, mais dans un objectif indéterminé, dans un manque de clarté qui saute au yeux au fil des pages. Le reproche à formuler d'emblée à Ouroboros, c'est bien celui-là.
L'idée, c'est que l'ambition démesurée du récit de Olivier Pinard et Ceyles est à l'étroit dans le format deux albums de 48 pages; Il faut forcément aller vite, user de raccourcis, et dès la première vingtaine de planches passée, on sent clairement que le récit s'éparpille, ou en tous les cas repose sur des assertions erronées. Non, le lecteur n'a pas eu le temps de bien comprendre la logique des événements, de s'attacher aux personnages, et ce qui est à sa portée est beaucoup trop caricatural. La dualité garçon/dragon de Xiao est énoncée, et rappelée didactiquement à travers une scène onirique où il est aidé par un Azram qui surjoue le côté cool et à qui on ne la fait pas. Il sait tout, se tire d'affaire les doigts dans le nez, sait ce que tous les autres ne savent pas. Bref, on a vu plus fin et mieux construit. Un émir qui veut percer les secrets d'une amulette, une amulette qui est dérobée, des pouvoirs dont on ne comprend pas trop le fonctionnement à mi-parcours... Il y en a de trop, et ce n'est pas canalisé. Les dragons veulent donc prendre possession de la planète, asservir l'humanité? Ce sera plutôt une bande dessinée d'aventure pure, avec de l'alchimie, des combats? On ne sait pas trop, et ça devient lassant, au point que la seule raison qui fasse qu'on se cramponne à l'ouvrage est le dessin, soigné, lisible, avec un petit côté moderne et dynamique qui pourrait séduire un public large. On attendait beaucoup d'Ouroboros, raison de plus pour se montrer fort sceptique.
L'idée, c'est que l'ambition démesurée du récit de Olivier Pinard et Ceyles est à l'étroit dans le format deux albums de 48 pages; Il faut forcément aller vite, user de raccourcis, et dès la première vingtaine de planches passée, on sent clairement que le récit s'éparpille, ou en tous les cas repose sur des assertions erronées. Non, le lecteur n'a pas eu le temps de bien comprendre la logique des événements, de s'attacher aux personnages, et ce qui est à sa portée est beaucoup trop caricatural. La dualité garçon/dragon de Xiao est énoncée, et rappelée didactiquement à travers une scène onirique où il est aidé par un Azram qui surjoue le côté cool et à qui on ne la fait pas. Il sait tout, se tire d'affaire les doigts dans le nez, sait ce que tous les autres ne savent pas. Bref, on a vu plus fin et mieux construit. Un émir qui veut percer les secrets d'une amulette, une amulette qui est dérobée, des pouvoirs dont on ne comprend pas trop le fonctionnement à mi-parcours... Il y en a de trop, et ce n'est pas canalisé. Les dragons veulent donc prendre possession de la planète, asservir l'humanité? Ce sera plutôt une bande dessinée d'aventure pure, avec de l'alchimie, des combats? On ne sait pas trop, et ça devient lassant, au point que la seule raison qui fasse qu'on se cramponne à l'ouvrage est le dessin, soigné, lisible, avec un petit côté moderne et dynamique qui pourrait séduire un public large. On attendait beaucoup d'Ouroboros, raison de plus pour se montrer fort sceptique.