Editions de l’Olivier – 2021 – 352 pages
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Francie n’a que huit ans lorsque la dépression de sa mère atteint son point culminant. Elle est obligée de la quitter pour aller vivre avec Tante Minn et Oncle Stan. Et leur bébé Vicky, qui vient tout juste de naître. Francie grandit dans la peur constante de la folie. Devenue adulte, elle tente de se souvenir de son enfance – elle veut comprendre et mettre des mots sur ce qu’il s’est passé.
Imagination et réalité s’entrechoquent, se confrontent à travers cette enfance traumatique : comme ce papillon décorant un abat-jour qu’elle retrouve dans un verre d’eau et avale, pour avoir une bestiole en elle. Comme ce dessin de scarabée qui se matérialise. Et comme cette rose séchée retrouvée sur le sol, comme tombée des rideaux ornés de roses. Autant de mystères. Imagination ? Folie ? Et si la vérité ne pouvait se dévoiler qu’à travers l’imagination ?
Un roman à la fois doux et cruel, dont j’ai beaucoup aimé le ton, l’atmosphère, les réflexions, les images – la métamorphose ; de l’inerte au vivant, d’un monde à l’autre. La tente de toile orange sur le balcon de Francie pour la réemergence des souvenirs. Cette bestiole à l’intérieur d’elle, symbole de la folie de sa propre mère.
Le roman d’Aimee Bender est une lecture d’une étrange beauté sur la folie, la filiation, la famille.