Éditions Pocket, 2020 (906 pages)
Ma note : 13/20Quatrième de couverture ...
La famille Spencer vient de s'installer à Mahingan Falls, une petite ville de la Nouvelle-Angleterre. Jusqu'ici, tout va bien. Un vrai paradis. Si ce n'étaient ces vieilles rumeurs de sorcellerie, ces communications téléphoniques brouillées par des cris inhumains, ce quelque chose d'effrayant dans la forêt qui pourchasse les adolescents, et ce shérif complètement dépassé par des crimes horribles.La première phrase
" Lise se pencha vers le miroir de la salle de bains pour vérifier si le léger renflement qu'elle avait perçu sous son doigt n'était pas un point noir au milieu de son front. "
Mon avis ...
Cette lecture signe ma rencontre avec Maxime Chattam. Je viens tout juste de refermer Le signal, un thriller nous promettant des moments sombres et haletants. Au fil de ces 900 pages, l'auteur prend son temps pour poser l'intrigue, alors même que l'atmosphère monte crescendo dans l'angoisse, avant de nous proposer un final en apothéose.
Quand Olivia et Tom emménagent à la Ferme, une grande bâtisse totalement rénovée, ils espèrent offrir à Chad, Owen et Zoey (la petite dernière) un quotidien apaisant, bien loin de l'agitation de leur ancienne vie new-yorkaise. Mahingan Falls semble être un petit coin de paradis situé en pleine nature. Les Spencer commencent cependant à se questionner lorsqu'ils se trouvent confrontés à des phénomènes pour le moins curieux. Zoey n'arrête pas de pleurer, les animaux s'affolent tandis que des appels téléphoniques sont interrompus par des cris.
Les forces de police sont quant à elles sur le pont. Suicides improbables, disparitions de jeunes filles et accidents mystérieux s'enchaînent à une vitesse folle.
Qu'ai-je pensé de ce roman ? Ce qui intrigue en premier lieu est sans doute tout le soin apporté au packaging. L'entourage des pages est noir, tout comme la couverture. Rapidement, les chapitres se sont enchaînés et j'ai accroché au côté addictif de l'intrigue. Mahingan Falls est une petite bourgade nichée au cœur des montagnes américaines qui abritent bien des légendes. Le Wendigo, les massacres des amérindiens, les procès des sorcières de Salem ne sont pas loin... Le décor est donc planté. Et j'ai adoré !
Maxime Chattam nous propose ici une histoire de fantômes et de sorcières bien rythmée, susceptible de déclencher quelques frissons (la scène avec l'épouvantail me restera longtemps en tête).
Le hic : trop d'hémoglobine pour moi. Certains passages sont assez violents au niveau des descriptions (qui peuvent faire penser à des scènes de torture, avec beaucoup de sang). C'était parfois trop, provoquant presque l'écœurement. Je préfère de loin les scénarios à la Hitchcock où tout nous est suggéré, sans forcément être montré. C'est parfois bien suffisant pour nous faire frissonner, et il y avait selon moi suffisamment d'ingrédients dans ce roman pour cela (l'histoire autour de la sorcière par exemple).
Enfin, si j'ai adoré la première partie de ce livre, je n'ai pas non plus accroché au final post-apocalyptique proposé par l'auteur. C'est avant tout une affaire de goût, car j'ai tendance à ne pas aimer voire à fuir de telles scènes.
Maxime Chattam signe ici un roman addictif et sombre. Si le message qu'il souhaite faire passer (autour du fameux signal) porte à la réflexion, ce fut pour moi une lecture mi-figue, mi-raisin.
Extraits ...
" - J'ai peur que ma maison soit hantée par Jenifael, avoua Tom, qui ne sut s'il éprouvait un soulagement de le déclarer enfin à voix haute ou si la honte n'allait pas tarder à lui donner envie de partir en courant. Je sais, c'est improbable, mais c'est ce que je ressens. La Ferme est possédée.
Martha et Roy s'observèrent, puis la femme annonça le plus sérieusement du monde :
- C'est ce que je pense aussi.
Dehors, les précipitations redoublèrent d'intensité et frappèrent aux carreaux comme autant de mains diaphanes suppliant qu'on leur ouvre. "