Auteurs : Isabelle Villain
Éditions : Taurnada
Parution le : 13 janvier 2022
256 pages
Thème : Thriller
disponible sur le site de l'éditeur
et sur Amazon
J'ai Adoré !
Résumé
« Jean-Luc Provost, le très médiatique entraîneur de gymnastique français, meurt dans un accident de voiture. La thèse du suicide, à seulement six mois des prochains jeux Olympiques de 2024, est très vite écartée.L'affaire, considérée comme sensible et politique, est confiée au groupe de Lost. Pourquoi vouloir assassiner un homme qui s'apprêtait à devenir un héros national ?
Rebecca et son équipe se retrouvent immergées dans un monde où athlètes et familles vivent à la limite de la rupture avec pour unique objectif l'or olympique. Ils sont prêts à tous les sacrifices pour l'obtenir.
Jusqu'au jour où le sacrifice demandé devient insurmontable... »
Chroniques de ses autres livres :
Ma chronique
Merci à Joël ainsi que la maison d'éditions Taurnada pour l'envoi de ce livre et merci à l'auteure pour la dédicace *-*Si vous ne connaissez pas encore l'équipe de Rebecca du groupe Lost, pas de panique. Pas besoin d'avoir lu tous les livres d'avant pour comprendre comment ils fonctionnent, nous avons juste quelques détails de ce qui a pu se produire auparavant sans que cela ne porte préjudice. Dans chaque épisode, nous avons une enquête différente et donc nous repartons un peu à zéro pour ces côtés, seul l'humain continue d'avancer. Blessures invisibles est le premier livre que j'ai découvert de cet auteur qui a déjà l'équipe de Rebecca en ligne de mire, mais d'autres avant ont vu le jour et cela ne m'a pas dérangé, comme pour celui-ci. Du départ nous suivons les traces de Jean-Luc Provost, un entraîneur de gymnastique de très haut niveau qui compte bien faire gagner des médailles d'or aux jeux olympiques de 2024. Nous sommes en 2023, les gymnastes s'entrainent dur, tandis qu'il doit aller effectuer une course. Pas de clé de moto à vue, il emprunte la voiture de sa femme Rita, qui est kiné pour son équipe. Un peu de pluie, il fait nuit, un léger dérapage et c'est la mort pour l'entraineur. Un accident parmi tant d'autres de la circulation, sauf qu'il y a un indice qui indique qu'il s'agit d'un assassinat. Pourquoi ? La question se pose, qu'est-ce qu'un homme de sa trempe peut bien avoir fait pour qu'un homme ou une femme veuille sa mort ? Des secrets bien enfouis, à moins que... Mais je ne peux rien dire à ce stade de l'enquête. Tout est possible au début, un accident qui est démonté pour en venir à un meurtre pur et simple. La mort de l'entraîneur affecte les joueurs et sa femme bien entendu, mais il y a un grain de sable qui traine quelque part. Cela dérange les enquêteurs qui étaient sur une autre affaire sensible. Mais comme il s'agit de gymnastique, de jeux olympiques, d'un entraineur connu, ils vont devoir se mettre sur lui afin de trouver qui a voulu sa mort. Pour le savoir, il faut chercher, quitte à creuser sa propre tombe pour comprendre comment cet homme fonctionne. Il ne vit que pour la gymnastique, il vit, il mange, il dort, il ne fait que cela, pour amener ces jeunes de 12 as au départ à devenir de futurs médaillés d'or si possible. Rien ne lui échappe, il est dur envers ces gymnastes, mais c'est pour la bonne cause, il ne veut que le meilleur d'eux pour LA place du podium tout en haut. Pas de drogues, pas de traitement de faveur, du travail, de la discipline, du travail et de la discipline, oui deux fois et même plus encore. C'est un véritable bourreau qui demande le maximum au-delà des ressources de ces jeunes et de lui-même. Mais des secrets, tout le monde en a, des plus gros, des moins gros, des qui font mal ou des innocents. Rebecca et son équipe vont devoir chercher bien plus qu'un simple acte de malveillance. Derrière cette mort il y a un tout. Un ensemble qui fait froid dans le dos. L'auteure nous emmène dans les coulisses de ce que nous regardons, enfin pour ceux qui regarde les jeux de gymnastiques. Je me souviens que lorsque j'étais plus jeune, je les regardais faire avec ma mère. J'étais fascinée par leur manière de se déployer, de résister, de jouer avec les éléments, les poutres, les ballons ou autres accessoires. C'est magnifique à regarder, quelques secondes pour un chiffre qui peut faire basculer dans la joie ou la mauvaise humeur. Mais derrière cette petite minute, il y a du travail, énormément de travail, d'endurance, de souffrance. Il faut muscler, avoir une hygiène de vie irréprochable, une cohésion d'équipe car même si le passage se fait seul, les regards haineux n'aident pas. C'est tous les jours du travail à profusion, de la recherche de ce qui va ou ce qu'il faut changer, d'une vidéo, d'un regard de son entraineur, de ses coéquipiers. Continuer jusqu'à ce que la douleur soit forte et continuer encore après tant qu'il n'y a pas de véritables blessures. C'est là qu'intervient le kiné, le professionnel qui remet en état tout ce qu'il peut remettre afin de reprendre l'entraînement. C'est toute une vie qui se joue en quelques années, sur une minute. Mais tout ce qu'il faut faire pour arriver à ces secondes est bien plus douloureux physiquement et mentalement que ce que nous pouvons imaginer assis dans son canapé à les regarder. Chaque sport à son lot, aussi bien de consolation que de travail, de soi à donner. Les conséquences peuvent être graves si le corps va trop loin et nous en avons un exemple avec un des personnages qui a dû arrêter. C'est éprouvant de se sentir inutile quand on a raté la marche du podium que si on n'arrive pas à être sélectionné. Il faut être le ou la meilleur, point final. Pas de seconde chance possible. Nos enquêteurs vont devoir démêler tout cela, pour comprendre ce qui se passe depuis des années dans cette filière et apprendre à connaître cet homme qui a tout donné à ses gymnastes ainsi que sa femme qui est toujours là. Le show doit continuer et les lauriers ne seront pas pour celui qui mange des pissenlits par la racine. Beaucoup ont un mobile, les moyens, l'envie ? Probablement et pour savoir le vrai du faux, il faut remuer les mauvais souvenirs. Richard et Mélina, deux collègues de cette équipe sont totalement différents dans leur méthode de travail et pour cette enquête il faut de tout. La douceur, la force, l'envie de dépasser cette haine qui ronge et cette envie de vomir en sachant tout ce qui s'est produit. Les éléments arrivent doucement et ces frissons qui longent la colonne vertébrale ne sont pas de plaisir. Il faut faire une pause entre certaines pages, lorsque nous tombons sur un journal intime. Comment savoir si c'est vrai ? Si cette sensation est réelle ? Pas de doute possible, un mal-être est forcément réel et s'il est présent, c'est qu'il y a un geste de trop. Les personnages sont humains et ont des réactions pour certains dans l'envie d'être à leur place pour faire ce qu'ils pensent sans le pouvoir. Comment un être humain est capable de faire ce qu'il a fait ? C'est totalement aberrant et les actualités rejoignent le récit. Les traumatismes ne sont pas que physique, l'âme prend un coup, un choc que certains n'arrivent pas à surmonter comme cette petite Flore. La honte, le secret, se taire, rien n'est pire que l'indifférence que l'on peut recevoir en comparaison de ce qui a été fait. La pression est énorme et pour en finir avec tout cela, parfois il suffit d'un geste malencontreux pour enfin être libre. Un rêve qui devient un véritable cauchemar pour ces athlètes qui ont déjà tant sacrifiés. L'enquête avance lentement ce qui nous laisse du temps pour mieux appréhender ce monde impitoyable et ce qui le compose. Les abus sont nombreux, ils n'ont plus de vie et eux-même le disent, mais c'est ce qu'ils veulent : être sur l'affiche ! Je me dis que je suis contente que le livre soit à la troisième personne, mettant un peu de distance entre le récit et moi, car quand je vois comment j'ai terminé avec la dernière page tournée, je pense que j'aurai été défaite bien plus que ce que je n'est était. D'ailleurs, j'ai commencé ce livre en janvier et fait une pause entre deux tellement certains sujets sont forts. C'est froid par moment, une narration froide pour un espacement entre ce qui s'est produit et ce que certains ont subi. Certains personnages semblent froids, à la limite du mesquin, mais la place qu'ils veulent est un rêve de toute une vie, rien ne peut se mettre entre lui et cette marche. Les pages défilent, les rebondissements même minimes font boule de neige. Des questions se posent les unes après les autres, les pourquoi, les comment, les tout ce que vous pouvez imaginer sont bien là et les réponses sont si véridiques que l'horreur prend place. Rebecca et son équipe vont passer un accident, à un meurtre à quelque chose de bien plus grand qui pourrait les dépasser. Dans le même temps nous avons un peu de leur vie privée, mais je dois admettre que je ne me suis pas attardée sur ces instants de vie surtout ceux de Melina. Concernant Rebecca c'est un autre point qui mérite qu'on le soulève : son travail ainsi que celui de Tom sont, non pas des obstacles à une vie sereine, mais cela amène des ennuis, tout comme la vision des choses qu'ils ont. Il y a eu des moments où je comprenais parfaitement le raisonnement de Rebecca et à d'autres j'étais de tout cœur avec elle : solidarité féminine. Je peux tenter de comprendre celui de Tom, mais la maladresse dont il fait preuve m'aurait fait agir de la même façon qu'elle. Bien entendu nous avons un final, celui du début, avec les jeux qui se déroulent et nous avons les résultats tant attendus. Mais surtout, nous avons la culpabilité qui est mise en avant avec tout ce que cela comporte. Chaque part de vérité, chaque part de souffrance est inscrite dans la peau de chacun des personnages. Difficile de ne pas avoir un grand sourire qui s'étire sur tout le visage quand on prend partie pour l'un ou l'autre en disant bien fait ! En conclusion, un thriller comme je les aime, avec une enquête qui donne du fil à retordre, des éléments qui s'installent tranquillement et amènent de quoi nous poser de nombreuses questions. Les personnages ne sont pas parfaits, ils font des erreurs, des oublis, ne se posent pas forcément les bonnes questions. La réalité avec le petit mot de la fin me fait dire que j'espère de tout cœur que ce qui est évoqué largement dans ce livre puisse un jour être enfin banni. Le sport devrait être un moment de joie et de partage tout le temps, mais pour obtenir une place de choix, il faut se battre à chaque instant. Peu de personnes sont capables d'aller au bout et ils sont tous méritants. Ce choix d'or et des larmes ne peut se faire, car pour obtenir le premier, de nombreuses perles salées dévalent inlassablement le corps. Jusqu'où l'esprit est capable d'aller ? Pour cela, il faut le lire !
Extrait choisi :
« Rita Provost patiente depuis quelques minutes dans la salle d'interrogatoire, s'agitant sur sa chaise, signe d'un stress évident. Elle sait parfaitement qu'elle n'a pas dit toute la vérité lors de sa première entrevue avec Rebecca.
Sa bouche est pâteuse. Desséchée. Elle a soif. Elle est anxieuse. Ses cheveux sont noués dans un chignon qui lui donne un air sévère.
Rebecca tout juste rentrée de son entretien avec la famille Carre, prend quelques minutes pour informer Richard et Franck des nouveaux éléments à sa disposition. La stratégie est simple : attaquer directement sur Valérie Cartier puis enchainer sur Joséphine et Flora dans le but de la déstabiliser. Rebecca ne la croit pas coupable d'avoir assassiné son mari, mais elle est convaincue que Rita Provost leur cache une pièce importante du puzzle depuis le départ.
Au bout d'une dizaine de minutes, les deux policiers se décident à pénétrer dans la salle. »