Le livre en odeur de sainteté

Je suis certain que beaucoup d’entre vous tout comme moi, ont déjà eu cette envie folle qu’on ne réalise que lorsque nous sommes à l’abri du regard des autres, plonger son nez au plus profond du sillon entre les pages d’un livre, pour en humer la délicieuse odeur. Car oui, les livres ont une odeur, du moins certains d’entre eux.

De mon expérience et armé de mon seul tarin qui n’a rien d’exceptionnel, je crois pouvoir dire qu’il y a deux sortes d’odeurs, celle des livres neufs et celle des vieux livres. Un tarbouif plus exercé y dénichera peut-être des nuances qui m’échappent, je me contenterai de mes deux options.

Le livre neuf il sent le neuf ! Lapalissade mais qui exprime bien ce qu’on ressent quand on ouvre l’ouvrage. Nulle main ne l’a touché avant nous, peut-être même que les pages craquent d’être écartées et déflorées même si on s’y prend avec la plus extrême délicatesse. J’écarte les feuillets à deux mains et lentement je plonge mon nez dans ce fumet promesse d’une découverte, à chaque fois renouvelée, une nouvelle aventure sensuelle, une nouvelle lecture. Vite, je referme le livre, le temps que mes fosses nasales et mes poumons se grisent de ce parfum entêtant. Et puis j’y retourne… Désormais ce livre est à moi, il m’a livré son intimité embaumée, nous allons pouvoir faire connaissance plus pleinement par la conversation entre l’auteur et son lecteur.