En 1979, dans une petite ville de province. L’inspecteur principal Schneider enquête sur l’assassinat d’un de ses collègue. Par ailleurs, Monsieur Tom, un potentat local, demande à Schneider de retrouver sa fille disparue…
Un polar donc. Je n’avais jamais remarqué cet écrivain mais un article récent sur son nouveau roman m’a fait tiquer, il y était surtout question de son style, et bon sang mais c’est bien sûr, quel styliste ! Ici tout est dans l’ambiance et les rapports psychologiques entre les uns et les autres. Pour faire une comparaison - rapide - avec le cinéma, imaginez un film en Noir et Blanc avec Jean Gabin ou plus certainement Alain Delon pour le rôle principal, réalisé par Jean-Pierre Melville.
Schneider est un solitaire taiseux, ex-para en Algérie il en a rapporté des séquelles et ne craint ni Dieu ni Diable. Monsieur Tom, ancien avocat reconverti dans le business a connu Schneider à l’armée dans les Aurès, ce Schneider qui a repoussé les avances de sa femme volage, laquelle s’est suicidée sous les yeux de leur fillette… Ambiance !
Bien entendu il y a des femmes. Marina, bien plus jeune que Monsieur Tom et qui vit avec lui un peu par hasard, comme avec un placement rentable ; beau second rôle pour Dagmar, la patronne du troquet où les flics se retrouvent, les potins et rumeurs y circulent, elle sait tout, entend tout, en pince grave mais vainement pour Schneider ; et puis, bingo ! Déboule Cherokee, une bombe, elle veut Schneider et même notre solitaire succombe, anéanti d’un coup d’un seul (Heu ? disons plusieurs…), n’y comprenant rien lui-même.
Guerre entre les services de police ou avec la Justice, hiérarchie agacée, love story « chaud devant », fausses pistes, dilemme d’homme. Et cette écriture distillant une mélancolie douce-amère, une tristesse désabusée.
Pagan c’est du bon.