Titre : Lady Chevy
Auteur : John Woods (Traduction : Diniz Galhos)
Date de parution : février 2022
Editions : Albin Michel
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Amy, 18 ans, est une lycéenne solitaire qui a passé son enfance à Barnesville, un bled perdu de l’Ohio. Surnommée Chevy à cause de son obésité, la vie n’a jamais été tendre pour la jeune fille et elle mise sur une bourse pour s’offrir un avenir meilleur ailleurs.
Car les terres de Barnesville ont été empoisonnées par la fracturation hydraulique. L’eau, l’air sont devenus toxiques et les sols sont contaminés par les produits chimiques qui servent à extraire le gaz de schiste. Quant à l’état de santé du petit frère d’Amy, né avec des malformations, il n’est probablement pas sans lien avec toute cette industrie qui ravage la région de l’Ohio.
Mais, lorsque son meilleur ami Paul lui demande de l’aide, tout dérape et les plans d’avenir d’Amy vont voler en éclats lorsqu’elle se retrouve mêlée à un acte d’écoterrorisme ainsi qu’à une affaire de meurtre.
Dès les premières lignes du roman, l’atmosphère est sombre, glaçante et troublante. Le malaise s’installe durablement face à des personnages complexes et dérangeants. Il y a notamment le grand-père d’Amy, ancien membre du Ku Klux Klan, son oncle néo-nazi qui lui apprend à se servir d’armes à feu ou encore un flic qui a sa propre idée de la justice.
Et c’est sans oublier notre héroïne marquante, guidée par la volonté féroce de tout laisser derrière elle en faisant fi de toute moralité.
Petit à petit, on s’enfonce de plus en plus dans cette noirceur. L’intrigue efficace prend une tournure inattendue et le suspense nous pousse à tourner les pages.
John Woods dépeint avec un réalisme saisissant les maux de cette Amérique rurale d’aujourd’hui, entre pauvreté et racisme, haine et violence. Un récit brutal dans lequel la frontière entre le Bien et le Mal se brouille.
Pour un premier roman, le romancier américain frappe fort. Une lecture qui choque, remue et déstabilise.