La vérité sur la lumière, Audur Ava Olafsdottir, traduit de l’islandais par Eric Boury, Zulma, 2021, 217 pages
J’aime les romans de cette auteure islandaise, ils ont une douceur et une musique bien particulières. Mais ce titre-là me laisse perplexe.
Ni roman, ni essai, ni poésie, ni témoignage, ou tout cela à la fois. Ce texte est assez décousu, il part dans tous les sens et j’avoue n’avoir pas été convaincue.
Dyja est sage-femme, « mère de lumière », d’une lignée de sage-femmes, ses parents dirigent des pompes funèbres, elle est à la source de la vie, ils en sont au terme. Sa sœur est météorologue et annonce d’ailleurs une terrible tempête pour la nuit de Noël. Dyja vit dans l’appartement de sa grand-tante Fifa, dans un embrouillamini de meubles, de cartons et de textes écrits par celle-ci.
Bien. Et donc ? Je ne me suis pas vraiment ennuyée, certaines réflexions sont intéressantes, mais fugaces. Il ne se passe rien du tout, et pourtant j’ai avancé dans le texte facilement, grâce à sa fluidité. Mais tout du long, je me suis demandée où l’auteure voulait m’emmener. Et je n’ai pas la réponse.
« Au lieu de ressentir de l’humilité devant le règne animal et végétal, l’homme veut tout s’approprier pour lui seul. Il veut posséder les poissons de l’océan et les rivières cristallines des montagnes, il veut posséder les chutes d’eau, les îles, il voudrait posséder jusqu’au soleil couchant. C’est pour lui un moyen d’oublier qu’il est mortel. Lorsqu’il comprend enfin ce qui importe le plus, c’est qu’il est malade et n’a plus pour longtemps à vivre. »
Le texte est parsemé de ce type de réflexions écrites par la tante de Dyja, elles sont plutôt justes mais quel but ont-elles ? Ce livre ne nous raconte pas d’histoire particulière mais tend à l’universalité des choses, oui nous sommes peu de choses sur terre et pourtant nous la détruisons mais… ces pensées englobées dans une structure narrative bien campée auraient eu une portée bien plus puissante.
« Ma grand-tante dédaigne les questions de cohésion logique ou de tension narrative, elle se fiche royalement des enchaînements et des transitions. Le caractère parfois décousu n’a pas non plus facilité ma progression, on a l’impression qu’il manque des ponts, des liens entre les paragraphes. »
Et bien cette dernière citation pourrait parfaitement s’appliquer à l’auteure elle-même dans ce texte-là.