Éditions Les Escales, 2016 (198 pages)
Ma note : 15/20Quatrième de couverture ...
Avec le talent qu'on lui connaît, Victoria Hislop nous emmène au fil de dix nouvelles à travers les rues d'Athènes et les parcs ombragés des villages grecs. En évoquant leurs atmosphères si particulières, elle donne vie à un grand nombre de personnages inoubliables : un prêtre solitaire, deux frères qui n'arrêtent pas de se quereller, un étranger indésirable, une charmante pâtissière, ou encore un jeune marié à la mémoire défaillante. À la manière d'une aquarelliste, l'auteure de L'île des oubliés explore les sentiments humains. Amour, loyauté, séparation, réconciliation... Nul mouvement de l'âme n'échappe à la magie Hislop.La première phrase
" Stavros avait fait le choix du célibat. Il connaissait nombre de popes mariés, pères de famille, et même certains qui avaient eu des enfants en dehors des liens sacrés du mariage. "
Mon avis ...
Une nuit en Crète signe mes retrouvailles avec Victoria Hislop. En 2017, j'avais en effet eu un coup de cœur à la lecture de Cartes postales de Grèce. Cette fois-ci, l'auteure britannique ne nous propose pas un roman mais un recueil de dix nouvelles : Le pope et le perroquet ; Le kafenion ; Embrasement à Athènes ; Le cœur d'Angeliki ; Le periptero ; Une soirée crétoise ; Le boucher de Karapoli ; La leçon ; Le sapin ; La dernière danse.
Sans grande surprise, j'ai à nouveau été séduite par l'atmosphère de cet écrit. On voyage, on prend le soleil, on se plaît à rêver à nos prochaines vacances. Une nuit en Crète fut une lecture agréable, même si je suis parfois restée sur ma faim. En cause : des nouvelles inégales, mais aussi parfois un brin de frustration face à des chutes un peu trop rapides à mon goût.
J'ai pour autant retrouvé avec joie la plume de Victoria Hislop. J'aime sa fluidité, sa simplicité, mais aussi l'empathie qui s'en dégage. On sent que l'auteure aime ses personnages, même si le happy end n'est pas toujours au rendez-vous. Des thématiques très différentes sont ici abordées telles que l'ancrage au village natal, le poids des traditions et des coutumes, les secrets de famille ou encore la méfiance face aux étrangers. Certaines nouvelles évoquent le passé douloureux de la Grèce, tandis que d'autres s'ancrent davantage dans la romance.
Mes nouvelles préférées restent sans aucun doute Le pope et le perroquet, Le boucher de Karapoli ainsi que La dernière danse.
Le pope et le perroquet
Nous faisons ici la rencontre de Stavros, un prêtre nouvellement désigné pour officier au cœur d'une petite paroisse. Prenez des villageoises sous le charme, une femme qui sort du lot, un perroquet. Secouez le tout, et vous obtiendrez une nouvelle plaisante, dont on ne connaît finalement le dénouement qu'aux toutes dernières lignes.
Le boucher de Karapoli
Hébergé chez son grand-père tyrannique, Anna n'a guère le choix lorsqu'elle se rend au marché. Il lui faut fréquenter toujours le même boucher, même s'il n'a pas forcément très bonne réputation. J'ai aimé cette nouvelle qui aborde la thématique des secrets de famille. Anna est plutôt attachante, et l'on souhaite plus que tout connaître le fin mot de cette histoire.
La dernière danse
Nous suivons ici un couple de futurs mariés. Le hic : jusqu'au jour de son mariage, notre fiancé ne cesse de penser à son ex petite-amie. Lorsqu'il la retrouve près de dix ans plus tard, il est déjà trop tard... J'ai trouvé cette nouvelle triste et émouvante. Même si elle sent quelque peu le réchauffé, son final me restera en tête.
Victoria Hislop signe ici un ensemble de nouvelles au charme certain. Certains récits marquent davantage que d'autres. Reste que l'on passe un bon moment en compagnie de nombreux personnages plutôt attachants.
Extraits ...
" Elle n'avait pas grandi dans le village et, même si elle y avait vécu près de cinquante ans, elle avait toujours été considérée comme une nouvelle venue. Il en allait ainsi à cette époque. De mémoire, elle ne recevait pas de visites, elle n'avait pas d'amis ; elle était une étrangère et la fameuse hospitalité crétoise ne s'était jamais étendue à elle. "