Un roman où il ne se passe rien, pas de faits marquants ou d’évènements particuliers mais ne partez pas déjà, un bon roman quand même ! Ceci dit, le résumer, car comment parler d’un roman sans un minimum de résumé ? ne va pas être affriolant…
Etats-Unis, époque Bush et attentats du 11 Septembre. August, le héros, est un adolescent. Ses parents se sont séparés à l’amiable, Dar le père refait sa vie avec une jeunette qui bossait sur la ferme, Bonnie sa mère quitte leur Michigan pour le Montana où elle a trouvé un job de bibliothécaire. August la suit dans un premier temps. Pour rester dans les faits, August abandonne ses études pour se consacrer aux travaux de ferme, il adore la nature et la pêche. Il part vivre sa vie chez un fermier, Ancient, où il s’occupe de presque tout et fera la connaissance de Tim, un jeune voisin plus dégourdi que lui. Il y a aussi un peu de pêche, des rodéos en tant que spectateur, des menus de repas (!), des bières bues dans des bars, des balades en pick-up… Les ressorts narratifs sont minces.
Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, s’intitulait un film, ça pourrait aussi être celui de ce roman. Personne n’est bien méchant, tout roule pépère malgré quelques petits incidents mineurs, nous avons donc là l’archétype du « gentil » roman sans que ce soit négatif pour autant. Un exemple frappant, August est le genre d’ado qui n’est pas obsédé par les filles, qui plus est dans un roman américain ! C’est vous dire. Mais n’attendez pas de moi le coup de pied de l’âne pour casser ce livre.
Il s’agit d’un roman initiatique, le parcours d’un jeune homme en formation, loin de l’agitation des grandes villes, amoureux des grands espaces, un cœur pur, n’ayant pas peur du travail, sans vices ni défauts particuliers. Callan Wink écrit bien, rien de vraiment notable, mais le rythme est bon dans le genre tranquille. La force du bouquin réside dans ce qui pourrait être autobiographique (?) et logique pour un premier roman, tout est minutieusement décrit avec cette précision qui ne peut venir que du vécu. Quand le lecteur comprend qu’il ne se passera jamais rien de mirobolant dans ce livre, l’esprit apaisé, il se laisse bercer par ce récit sympathique, garant d’une bonne nuit. Et de nos jours, une bonne nuit ça n’a pas de prix.
Mince ! Je relis ce billet et j’ai du mal à comprendre comment tout ça peut faire un bon roman et pourtant, je le répète, c’est quand même un bonne lecture.