Jack Kerouac : La Grande traversée de l’Ouest en bus

jack kerouacD’origine canadienne, Jean-Louis Kérouac ou Jean-Louis Lebris de Kérouac dit Jack Kerouac (1922-1969), est un écrivain et poète américain. Les œuvres les plus connues de Kerouac, Sur la route (considéré comme le manifeste de la Beat Generation), Les Clochards célestes, Big Sur ou Le Vagabond solitaire, narrent de manière romancée ses voyages à travers les Etats-Unis.

On fête cette année le centenaire de la naissance de l’écrivain et pour cette occasion des éditeurs lancent de grandes manœuvres. Pour nous mettre en bouche – car je reviendrai à plusieurs reprises sur cet auteur dans les prochaines semaines – ce petit fascicule qui vient de paraître en poche. Une réédition de sept textes très courts et de genres très différents.

Tout d’abord de minuscules essais avec deux textes ayant trait à l’écriture et aux conseils donnés aux jeunes écrivains. Deux autres évoquent la Beat Generation, sa philosophie et le sens qu’elle devait donner à la vie. Nous avons aussi une errance dans Manhattan faite d’impressions et de ressenti pour Kerouac.

Les deux autres textes s’apparentent à des nouvelles. Celui qui donne son titre à l’ouvrage est classique, tout à fait ce qu’on attend de l’écrivain-vadrouilleur. Un périple en car à travers les Etats-Unis, de « San Francisco à New York en passant par le Nord-Ouest sur la côte Pacifique ». Et puis il y a « En route vers la Floride », mon préféré, un reportage pour le magazine Life en compagnie du célèbre photographe Robert Franck, « un artiste véritable et qui s’exprimait dans une forme d’art pas si différente de la mienne », « le Dos Passos des photographes américains ». L’écrivain s’émerveille de l’œil de Franck, quand l’homme de plume de voit rien de particulier, l’homme d’image voit tout un monde et le condense en un cliché, « une leçon pour n’importe quel écrivain… »

Nous n’avons pas là un bouquin mémorable, j’en conviens, mais ce mini-livre à un mini-prix est une façon aisée d’approcher Jack Kerouac, son état d’esprit et un peu son style.

« Épuisant ou pas, il n’y a pas de meilleur moyen de voir l’Ouest que de prendre un bon vieux bus et de foncer à toute allure sur de bonnes routes pour arriver dans toutes sortes de villes grandes et petites où vous pouvez descendre et parfois marcher pendant une heure entière, voir le monde et revenir au bus pour repartir. Quand j’ai acheté mon billet de San Francisco à New York en passant par le Nord-Ouest sur la côte Pacifique, le préposé a cru que j’étais fou. Je prenais le chemin du retour en traversant le continent avec mes dix sandwiches et un ou deux dollars en poche."