La constellation du chien de Peter Heller

La constellation du chien de Peter Heller

La constellation du chien, Peter Heller, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Céline Leroy, Actes sud, 2013, lu en poche, 408 pages.

 « La grippe a tué presque tout le monde, puis la maladie du sang a pris le relais. Dans l’ensemble, ceux qui restent sont du genre Pas Gentils, c’est pour ça qu’on vit dans la plaine, pour ça que je patrouille tous les jours. »

Le roman commence neuf ans après…

D’ordinaire dans les romans survivalistes, ceux qui restent marchent… Ici notre héros, Hig, vole. Il a un avion, il survole et surveille les environs. Il a un pote, Bangley, un homme un peu brut de décoffrage, qui manie la gâchette comme moi le stylo. Et puis, il y a le chien Jasper, son co-pilote, son ami, son frère, celui qui lui donne une raison de vivre ou tout au moins de survivre.

Ce roman, découpé en tout petits paragraphes, est hypnotique. Difficile de le lâcher, de s’en détacher, et même après l’avoir posé, les images nous hantent. Il est pire que des montagnes russes, l’auteur alterne des moments contemplatifs, dans la nature, des souvenirs poignants, et tout à coup, le rythme s’accélère et on lit en apnée les aventures dangereuses qui arrivent aux personnages.

« Le chagrin est un élément. Il possède son propre cycle comme le carbone, l’azote. Il ne diminue jamais, jamais. Il traverse tout. »

Et dans ce monde où l’homme peine à survivre, le plus petit mouvement, la plus petite poussée d’adrénaline, la peur subite de mourir, donne à la vie un goût délicieux. C’est pourquoi Hig décide un jour d’aller au-delà de l’environnement proche qu’il a l’habitude de survoler, pour éprouver enfin quelque chose de fort, « pour être à nouveau heureux d’être en vie. »

Pour un premier roman, c’est vraiment très fort !