La solitude des grandes villes – Pauline Perrier

La solitude des grandes villes – Pauline Perrier

Titre : La solitude des grandes villes

Auteur : Pauline Perrier

Édition : Hugo Roman

Genre : Romance contemporaine

Pages : 330

Parution : 10 février 2022 

La solitude des grandes villes – Pauline Perrier La solitude des grandes villes – Pauline Perrier

Ève a 27 ans, un métier provisoire depuis trois ans et autant de névroses que les doigts de la main. Timide maladive, elle vend des matelas dans une boutique en faillite et se cache derrière les fiches produits quand les clients apparaissent. 

Le jour où sa collègue, June, la pousse à s’inscrire dans un groupe de parole pour timides afin d’augmenter le chiffre d’affaires, sa vie bascule. 

Ève se met à mentir sur son identité pour redorer son égo. Elle se rêve dessinatrice célèbre et, grisée par la confiance en elle que ses mensonges lui procurent, elle réitère l’expérience dans d’autres groupes, se créant de nouveaux alias. 

Mais quand Thomas, un libraire passionné de B.D., débarque à la réunion des timides en détresse, l’équilibre fragile de ses multiples vies menace de s’écrouler. Comment construire une histoire d’amour alors qu’il la prend pour une autre ? Prendra-t-elle le risque de perdre les amitiés créées au fil de ses mensonges en lui avouant la vérité ?

La solitude des grandes villes – Pauline Perrier

Merci NetGalley

À la lecture du résumé de ce livre, j’ai tout de suite eu envie de le découvrir. Je n’avais jamais lu cette auteure, et je suis ravie de ma découverte.

Nous suivons Ève, grande timide et introvertie, elle a quitté sa ville natale pour aller s’installer dans le Sud. Mais rien ne s’est vraiment passé comme prévu… Elle est, depuis, vendeuse de matelas, elle passe son temps à fuir les clients et se cache la plupart du temps dans la réserve. Heureusement, June, sa collègue et responsable, est devenue sa meilleure amie. Sur les conseils de cette dernière, Ève s’est inscrite à un groupe de parole pour timide. Elle y a fait de très belles rencontres, et ça lui a donné l’envie de rejoindre (beaucoup) d’autres groupes de paroles…

Mais sa routine, bien huilée, va être bouleversée par l’arrivée de Thomas, un beau jeune homme, dans le groupe de paroles des timides. Il est libraire, alors l’animateur du groupe, croyant qu’elle est dessinatrice, comme elle l’a dit en arrivant dans le groupe, va les faire se parler.

Ève va alors s’enfoncer dans ses mensonges, surtout avec Thomas… En parallèle, elle va devoir épauler son meilleur ami (qu’elle a rencontré dans un autre groupe) qui ne va pas très bien…

De quoi chambouler sa vie…

Comment ça, un accident ? Tu veux dire qu’un mensonge a débouché de nulle part et t’es rentré dedans ? Il t’a grillé la priorité peut-être ?

Même si les mensonges d’Ève m’ont agacés, je me suis beaucoup reconnue dans cette héroïne (vraiment beaucoup, c’est un peu flippant d’ailleurs). Elle est touchante, elle n’a pas eu une enfance facile, confrontée très jeune à la dépression de sa mère. Elle n’avait pas beaucoup d’amis, restait dans son coin. Finalement, elle a toujours plus ou moins connue la solitude. Sans doute à cause de sa timidité maladive, celle qui la fait rougir comme une pivoine, qui l’a fait bégayer ou encore qui lui déclenche des crises d’angoisse…

J’ai beaucoup aimé que cette particularité soit abordée dans un livre, on ne voit pas souvent d’héroïne timide dans les livres, surtout à ce point.

L’auteure nous a fait vivre son quotidien, toutes les difficultés que sa timidité entraîne. Mais surtout, elle a beaucoup fait évoluer Ève dans l’histoire. J’ai adoré la Ève de la fin, qui a enfin trouvé sa voie, qui sait pourquoi elle se lève le matin. Après un énorme travail sur elle, et quelques épreuves, elle va se révéler comme un papillon qui sort de sa chrysalide.

Et puis, j’ai aimé, que les mensonges d’Ève se retournent finalement contre elle, un peu comme le karma… Pourtant, ces mensonges, elle ne l’avait pas dit pour blesser qui ce soit, plutôt pour se sentir mieux, pour enjoliver sa vie qu’elle trouvait fade et sans saveurs. Mais la vérité finit toujours par éclater.

Tous les personnages de cette histoire ont une grande place dans l’histoire. Que ce soient June et Phil, les collègues et amis d’Ève. Damien son meilleur ami (mon coup de cœur de ce livre), mais aussi ses grands-parents et bien sûr Thomas. Ils vont chacun être là au bon moment, lui dire ce qui ne va pas dans ce qu’elle fait, l’aiguiller dans la bonne voie. Ils sont tous très touchants.

J’ai envie de pleurer, mais rien ne vient. Tellement d’émotions se bousculent en moi qu’il y a embouteillage. L’échangeur des canaux lacrymaux est saturé. L’ascenseur de la honte menace d’exploser.

La romance prend vraiment son temps, en même temps entre deux timides, ça ne pouvait pas être autrement. Mais c’est très agréable. Elle commence sur des mauvaises bases, pour finir de la plus belle des façons.

Ce livre aborde beaucoup de sujets actuels, des sujets forts dont on ne parle pas beaucoup. Principalement la solitude, surtout dans les grandes villes, où personne ne fait attention à l’autre, où tout le monde vit à 100 à l’heure.

Mais aussi la difficulté à aller vers les autres pour les personnes timides, par peur de déranger, d’être rejeté, c’est toujours plus compliqué de lier des amitiés.

Elle aborde aussi les addictions, le regard des autres, la vie de jeune maman, la maladie, le deuil… Tous ces sujets traités avec beaucoup de justesse

Même si j’ai trouvé le début un peu long, j’ai eu peur de ne pas apprécier ce livre qui pourtant avait l’air prometteur. À un moment du livre, j’ai été complètement happé, impossible de lâcher le livre, même si je savais que mon cœur allait être malmené.

J’ai beaucoup aimé la plume de l’auteure, elle m’a fait beaucoup sourire, elle a de très belles paroles et de beaux messages à faire passer.

Je recommande ce livre, avec une héroïne dans laquelle je me suis beaucoup reconnue. Une histoire douce, une belle romance, des sujets forts. Un thème rarement abordé dans les romances et surtout un livre qui vous fera réfléchir, à votre vie, vos proches, ce que vous attendez vraiment de la vie…

J’aime le fait que nous n’ayons pas à téléphoner à la maison du garçon qui nous plaît pour lui parler, au risque de voir sa mère décrocher.

Mais peut-être que si je n’avais pas eu tous ces écrans derrière lesquels me cacher, j’aurais appris à laisser les autres me regarder. Je crois que j’aurais aimé avoir une adolescence passée à refaire le monde, perchée sur le toit d’une maison ou sur le capot d’une Peugeot 205, plutôt qu’à voir les gens s’écharper sur les réseaux sociaux pour un oui ou pour un non.

Connaître une époque où on s’échangeait des cartes écrites à la main pour les fêtes, où on pouvait conquérir n’importe qui avec une affiche en papier canson parsemée de paillettes.

Danser sur des musiques qui avaient du sens et qui marquaient les esprits pour plus de six semaines, savoir que me tenir la main, compterait plus pour un garçon que de m’ôter mes vêtements, et qu’il n’aurait pas dans sa poche une ribambelle de filles prêtes à répondre présentes au moindre émoji, aux premiers de nos conflits.