Le moins que l'on puisse dire, c'est que Wally West n'a pas été le personnage le plus choyé par les grands cerveaux qui dirigent et décident le destin des personnages chez DC comics. Celui qui avait mis du temps pour s'imposer comme le remplaçant de Barry Allen, dans le costume de Flash, a pourtant fini par devenir un des préférés des lecteurs; mais lorsque Barry fut de retour, l'impression était alors celle d'une présence encombrante. Pas de panique, à l'occasion des new 52 DC comics fait disparaître le remplaçant de l'équation, avant de le ramener timidement, tout en lui réservant au fil des ans une liste de déboires capables de décourager les plus solides des héros. Voilà qu'à l'occasion de Rebirth il revient sur le devant de la scène, oui, mais plus personne ne se souvient de son d'identité... et bien entendu son mariage avec Linda Park et ses deux enfants ne sont plus d'actualité. Pire encore, lorsque se fait ressentir le besoin de relâcher la pression et d'aller se soigner dans un institut spécialisé pour les symptômes dépressifs et post dépressifs des types à super pouvoirs, Tom King lui fait officiellement commettre un acte inconsidéré. Wally West devient alors le responsable de la mort de plusieurs personnages importants, et il faudra de longs mois, pour ne pas dire plusieurs années, pour vraiment parvenir à expliquer ce qui s'est passé clairement, tout en le dédouanement de la responsabilité de cette tragédie (le point final est à lire dans cet album, justement). Aujourd'hui Wally West est de retour en tant que Flash, néanmoins son désir de préserver sa famille, qu'il a enfin récupérée, fait que le choix de renoncer à sa double identité a quelque chose de logique. Wally décide même d'abandonner ses supers pouvoirs, car la tentation de les utiliser est trop grande. C'est ainsi qu'il demande l'aide de Barry Allen pour se connecter à la force véloce et se priver une bonne fois pour toutes de ce qui fait de lui un bolide exceptionnel.
Évidemment rien ne va se passer comme prévu, sinon vous n'auriez pas cet album entre les mains. Parution qui constitue le premier tome d'une nouvelle ère pour le personnage, celle initiée avec la période dite "Infinite". Sous les yeux d'une foule admirative, Barry et Wally se mettent à courir pour pénétrer dans la force véloce, mais rien ne se passe comme prévu, sans que nous comprenions vraiment pourquoi (et d'ailleurs même lorsque les explications arrivent, il faut avoir un doctorat en science théoriques pour y comprendre quelque chose). Wally se retrouve isolé et projeté dans un passé très lointain, bien avant la préhistoire, sur une terre où vivent encore les dinosaures. Il est d'ailleurs attaqué par l'un d'entre eux, qui dispose aussi d'une super vitesse. Si on peut regretter que ces nouvelles aventures sont un peu trop chargées en humour, avec un ton badin, voire parfois carrément régressif, on apprécie beaucoup le fait que Wally se retrouve aux prises avec toutes les grandes époques importantes qui ont fait le succès de la série de comics The Flash. Le héros investit à certains momentanément le corps de personnes comme Jay Garrick (le premier Flash, ici face à Adoplh Hitler en personne), Impulse, ou bien le Reverse Flash, et ce sont autant de clins d'œil à des périodes différentes de la "légende écarlate", qui sont mises en valeur par un Jeremy Adams qui semble bien se divertir. Côté dessin, il y a bien entendu une liste impressionnante d'artistes qui se succèdent, chaque période, chaque situation étant mise en scène par un illustrateur différent. On trouve du beau linge comme Pasarin, Santucci, Peterson ou Lafuente, et c'est globalement décousu mais foncièrement beau. Un album qui s'avère plaisant à la lecture, qui souffre peut-être d'un manque de sérieux par endroits, à entendre dans le sens d'une trop grande volonté de divertir le lecteur au détriment du pathos, mais qui au final se révèle un assez bel hommage à la carrière de flash (des différents Flash), qui devrait ravir tout ceux qui aiment le héros, quels que soient ses incarnations à travers le temps.