Pour le pauvre Céleste, les conditions de détention sont un supplice et le fantasme typiquement masculin du coq de basse-cour est en permanence mis à mal. Difficile de réfréner ses pulsions et de contrôler une libido soumise aux tentations permanentes. Difficile d’être traité comme un moins que rien par ces dames quand on est un séducteur sûr de son charme.
De cette frustration naissent des situations aussi périlleuses que cocasses. Ici le sexe fort n'est pas celui que l'on croit et c'est tant mieux. Le propos se veut féministe, l’humour est grinçant et les clichés des relations hommes-femmes sont passés à la moulinette avec une franche délectation. Et puis le trait n'est pas forcé, il n'y a rien de vulgaire, c'est vraiment savoureux
Un récit léger au graphisme élégant et un peu désuet. Céleste le dandy dépité est plus sensible qu’il n’y paraît tandis que les femmes à poigne qui lui mènent la vie dure ne s’en laissent pas conter. La fin réserve quant à elle une surprise inattendue, presque touchante, qui clôt l’album en beauté.
L’île aux femmes de Zanzim. Glénat, 2021. 96 pages. 20,00 euros.
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