Une petite ville d’un pays imaginaire tirant un peu sur la France et beaucoup sur les Etats-Unis. Hugo dit « Bohem », le narrateur, fait partie d’une bande de quatre adolescents « remuants » avec Alex, « la Fouine » et Oscar « le Chinois » sous la houlette de leur chef Freddy, un beau gosse d’origine ritale amateur de motos. Rejeté par sa famille, Bohem est carrément fasciné par Freddy qui le prend sous son aile, lui apprend la mécanique et lui communique son amour pour les bécanes et la liberté. La bande des quatre, fratrie pour la vie, fait les quatre-cents coups. Mais la vie est aussi faite de désillusions, alors quand Freddy abandonne le groupe pour se ranger et bosser avec son père au garage, le reste de la bande menée par un Bohem qui se sent trahi, se lance dans un road-trip à travers tout le pays…
Voyage initiatique, l’odyssée de Bohem connaitra mille aventures et autant de rencontres. Nos motards s’initieront petit à petit aux codes d’honneur et rituels des bikers – ces frères de cuir et de gros cubes – apprenant et respectant leurs lois. Marche après marche, Bohem créera son propre club, d’autres amis de rencontre se joindront à eux, il y aura des départs et des arrivées, des bastons et des bières bues, des filles mais des drames aussi. Et toujours, au fond de son cœur, Bohem songe à Freddy.
Easy rider, Born to be wild, la route qui file, le vent, la machine qui vibre entre les cuisses, cette sensation de liberté intense que les mots peinent à décrire, Bohem ne vit que pour ça, même ses compagnons ne pourront le suivre si loin dans ses rêves, même sa chérie ne pourra le retenir, il continuera sa route seul jusqu’à son destin. Destin tragique qu’il affrontera cramponné à son code de l’honneur.
Je ne vais pas vous mentir, mon cœur de midinette (?) a craqué en lisant ce magnifique roman et je l’ai refermé, les larmes aux yeux, car il a ranimé des rêves de jeunesse que je pensais enterrés à jamais au plus profond de moi, cette époque où « nous avions vingt ans et nous rêvions juste de liberté ».
Ma réaction est certainement exagérée mais vous, sachez que le récit ne traine pas, que le ton est léger souvent teinté d’humour, qu’il y a beaucoup de tendresse et d’amour viril ou pas et que c’est bon bouquin.