Etre quelqu'un

 Cet article a été publié sur un autre blog, avant d'être transféré ici. Il date du 9 avril 2017.

Aujourd’hui, je crois pouvoir dire que je ne me préoccupe pas du regard des autres. Mais ça n’a pas toujours été le cas. Quand j’étais au collège, vers la fin, j’ai commencé à vraiment m’en soucier. A force de lire des livres qui parlent de popularité, de regarder des films américains où la reine du lycée fait la loi accompagné bien sûr de son chéri, le beau gosse capitaine de l’équipe de foot, j’ai commencé à me poser des questions sur ma place au lycée. Quel rôle je serai si jouerai dans l’un de ces films ?

Mais le truc c’est que je n’étais pas dans un lycée américain, il n’y avait pas à proprement parler de populaire et de risée. Cela dit, il y avait bien une différence entre deux groupe d’élèves bien distinct : ceux qui avaient confiance en eux et les autres. Moi, je me rangeai dans la case des autres, vous savez ceux qui ne participent jamais et dont on entend très rarement parler. On ne se faisait pas harceler comme dans ces films américains non, je dirai que nous étions plutôt les figurants si on reste dans la métaphore filmique. On ne se faisait pas remarquer et on avait notre petite vie tranquille loin de ceux qui étaient sur le devant de la scène. Cela ne me dérangeait pas, je n’ai jamais voulu être le centre de l’attention. Mais je voulais tout de même être quelqu’un.

Etre quelqu'un
« We’re gonna let it show, we’re gonna just let go of everything holding back our dreams and try to make it come alive. Come on let it shine so they can see we were meant to be somebody. »
Quelqu’un qu’on remarque, quelqu’un dont on se souvient. Je voulais appartenir. Et c’est là que j’ai commencé à m’intéresser à ce que pourrait penser les gens de ma tenue, de ma coiffure, de mes choix. Je voulais plaire, pas au point de changer de qui j’étais mais plaire tout de même. Par exemple, je refusai d’être vue avec mes cheveux au naturel (faut savoir que je suis comorienne, j’ai donc les cheveux crépus). Je me suis essayé au tissage, puis j’ai opté pour des mèches. Mais les mèches il y a un moment ou tu les enlèves avant d’en mettre d’autres, et dans ces moments là je ne voulais pas sortir de chez moi de peur que quelqu’un me voit comme ça. Ce n’est pas que j’aimais pas mes cheveux ou que j’en avais honte mais je ne voulais que ceux qui ne m’avait jamais connu avec, me voit, sans. J’avais également peur d’affirmer mes idées, je ne participais pas dans les débats, j’étais seulement spectatrice. Et ensuite, un peu plus tard avec mon entourage proche, je refaisais le débat en y ajoutant mes propres arguments. Je ne pouvais pas le faire en public.
Et puis un jour, en terminale, tout a changé. J’ai vécu une aventure au Sénégal et ça a vraiment changé ma vision des choses. Parce que là bas, j’étais quelqu’un. En fait, j’étais moi même et je me suis rendu compte que je plaisais comme ça. Quelques temps après mon retour mon France, j’ai adopté mes cheveux aux naturel, j’ai commencé à porter du rouge à lèvres. Bref, j’ai changé et j’ai osé être qui j’étais réellement. Qui je voulais être vraiment. Et j’ai eu quelques remarques négatives, d’incompréhension surtout, mais je me sentais bien parce que j’étais moi. Et si ils ne comprenaient pas, tant pis pour eux.
Aujourd’hui, je n’ai aucun complexe. Je suis bien consciente de ne pas être la plus belle ou la plus intelligente, je suis parfaitement consciente de mes défauts mais il n’empêche que je m’apprécie, je m’aime même ! Ce qui fait que je ne cherche plus à être aimer de tous, tout le temps. Et je me sens beaucoup, beaucoup mieux. Si je vous partage mon expérience aujourd’hui c’est pour vous passer un message qui ne sera jamais assez dit.
N’ayez pas peur d’être qui vous êtes, de vous affirmer en tant que personne. Il y aura toujours quelqu’un pour vous critiquer mais n’oubliez pas qu’il y aura toujours quelqu’un pour vous apprécier. Et cette personne c’est toi. Alors il est temps de réaliser que tu es quelqu’un d’extraordinaire et d’être toi même parce que il n’y aura personne pour l’être à ta place.